Covid-19 : l'Île-de-France en rouge écarlate, les navetteurs icaunais sont inquiets

Face au rebond épidémique et à la dégradation de la situation sanitaire en Île-de-France, des navetteurs du nord de l'Yonne qui travaillent à Paris, s'organisent pour éviter d'utiliser les transports. Certains privilégient au maximum le télétravail. 

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Dans le nord de l'Yonne, ils sont plusieurs centaines à prendre le train pour se rendre tous les matins à leur travail à Paris. Parmi eux, Georges Desmet. Conducteur de bus à la RATP, il fait l'aller-retour tous les jours depuis dix ans, de la gare de Villeneuve-la-Guyard, ou de celle de Montereau-Fault-Yonne, en Seine-et-Marne. 

Du fait de son travail, il est obligé d'emprunter les transports en commun pour se rendre au centre bus Lebrun, dans le 13e arrrondissement de Paris. Aujourd'hui, il reconnait que prendre le train ou le métro suscite chez lui quelques craintes. "On a toujours peur, parce qu’il y a des gens qui restent debout à côté de vous. Il y a le masque, mais la peur est toujours là."

Il y a beaucoup plus de monde qu’il y a quelque temps et pour essayer d’être loin des gens, c’est compliqué.

Cynthia Kimberly, navetteuse

Cynthia Kimberly, elle, n'y pense pas trop. Cette habitante d'une commune près de Sens prend le train et le métro pour aller travailler. Elle redouble d'attention pour éviter de se retrouver dans une situation compliquée. "Je regarde que les gens portent bien leur masque et j'évite les endroits où les voyageurs mangent ou boivent" explique l'Icaunaise. "Après, dans les transports en commun, il y a beaucoup plus de monde qu’il y a quelque temps et pour essayer d’être loin des gens, c’est compliqué."

Des règles sanitaires difficilement respectés dans le train et le métro

Certains navetteurs pointent en effet du doigt la baisse de vigilance et le non-respect des gestes barrières dans les transports en commun, notamment dans le métro parisien. "Les gens se relâchent beaucoup plus depuis quelques temps" note Cynthia. 

"Les mesures de distanciation dans le train ne sont pas respectées" constate Georges de son côté. "Ni dans le métro d'ailleurs. Tout le monde veut prendre son train et arriver à l’heure à son travail."

Un constat partagé par Sophia Cooreman. Assistante de direction à Issy-les-Moulineaux et journaliste indépendante, elle partage depuis l'été dernier son temps de travail entre la capitale et Malay-le-Grand (Yonne). "Les gens se sont un peu trop habitués à vivre avec la situation, donc ils font moins attention. On le voit dans le port du masque, où y a une liberté de le porter un peu n’importe comment."

Seule solution : éviter les heures de pointe

Deux jours au bureau, trois à la maison : Sophia a trouvé un équilibre qu’elle juge satisfaisant et qui lui permet de minimiser les risques d'être contaminée dans les transports. "J’adapte mes horaires pour m’assurer que je ne vais pas être dans les heures de pointe. Cela m’évite de croiser plus de monde."

Plutôt que d'utiliser les lignes 1 et 15, très empruntées par les Parisiens, elle privilégie également le RER. "Cela me rallonge mon temps de trajet, mais il y a moins de monde. Car il y a des moments où clairement, c’était une bétaillère. Et là, je me suis dit, plus jamais."

De son côté, Cynthia peut profiter d'horaires aménagés et évite également les heures de pointe. "Je choisis des créneaux où il y a un peu moins de monde.

Quant à Georges, il a fait le choix de se lever plus tôt. "Normalement, je mets 1h30 de porte à porte. Maintenant, c’est parfois 2 heures ou 2h30 de transport par jour. Je m’y prends à l’avance car j’ai peur de ne pas avoir mon train". 

Une offre de trains problématique 

En effet, depuis le début de la crise sanitaire, les navetteurs disent souffrir de la réduction du nombre de trains, ou de leur annulation au dernier moment.  Ce qui les pousse à s'organiser autrement. "Le train est annoncé. Tu arrives à la gare et là, on t'annonce qu'il est annulé. C'est compliqué", témoigne Georges.

Comme d'autres amis navetteurs, il fait souvent le choix de se rendre en voiture jusqu'à la gare de Montereau, en Seine-et-Marne "parce qu’on n’est pas sûr d’avoir un train". 

Pour Sophia, "c’est une problématique d’organisation de la journée. On doit soit partir plus tôt, soit partir plus tard." Cynthia n'a pas ce souci grâce à  ses horaires fixes aménagés. "Je prends rarement le train pour rentrer après 17h30, mais mon mari lui, a remarqué que l’offre de trains est largement limitée. Il est parfois obligé de rendre en voiture sur Paris, parce qu'il n'y a pas de transports en commun."

Véronique est aussi une habituée de la ligne Sens-Paris. Elle travaille à la RATP et doit emprunter quasi quotidiennement le train pour se rendre à son travail à Denfert-Rochereau. "On est pénalisé à cause des travaux ou des trains supprimés. Cela engendre de grosses amplitudes de travail."

Elle ajoute que la situation se dégrade particulièrement lors des départs en vacances. Selon elle, la SNCF n'anticipe pas l'affluence. "Les trains sont bondés car le planning n’est pas modifié. Ils ne rajoutent pas forcément de voitures."

Olivier Véran juge la situation préoccupante en Ile-de-France 

Lors de sa conférence de presse hebdomadaire jeudi 11 mars, le ministre de la Santé Olivier Véran, s'est dit inquiet : "la situation épidémique et sanitaire en Ile-de-France nous préoccupe tout particulièrement", a-t-il reconnu en soulignant que "toutes les 12 minutes, un Francilien est admis en réanimation".

Selon un membre de l'exécutif, cité par BFMTV, "un confinement du week-end ou même un confinement total, rien n'est exclu."

Le virus circule à un niveau élevé dans la région la plus peuplée de France, avec 350 cas pour 100 000 habitants en moyenne chaque semaine contre 220 au niveau national. 

 

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