Des conseillers sortants qui ne se représentent pas. Une droite divisée. Un bon bilan au niveau local. La gauche réunit toutes les conditions pour emporter la victoire dans le canton de Joigny.
Des airs de famille
Le canton de Joigny a une physionomie quasi-similaire au territoire de la communauté de communes du jovinien. Nicolas Soret, son président, se présente aux élections départementales aux côtés de Françoise Roure pour la liste Ambition citoyenne et solidaire pour l'Yonne (Union de la Gauche).
Sept années de mandat et des actions déjà engagées auprès des élus locaux pourraient faciliter la victoire de la liste de gauche.
Des élus locaux populaires
Nicolas Soret est également premier adjoint du maire de Joigny, Bernard Moraine (qui est son suppléant pour les élections départementales). Ce dernier jouit d’un bilan local plutôt positif après sa réélection en 2014.
La droite divisée
Ce vent favorable à la gauche est renforcé par la division des listes de droites. Le binôme UDI (Laure Faro et Alexandre Meslin) reçoit le soutien des conseillers sortants Julien Ortéga et Guy Bourras. Néanmoins, il doit faire face à la concurrence directe de la liste UMP menée par Chantal Leroy et Nicolas Deiller. Une division niée par ce dernier : « l’UMP et l’UDI sont deux partis distincts, il n’y a donc pas de division ».
Une victoire prédite…sur le papier
En théorie, la gauche a le vent en poupe dans ce canton de Joigny. Mais si la droite est divisée, la gauche l’est également. La liste menée par Nicolas Soret est contestée sur son aile gauche par le binôme Front de Gauche-EELV (Isabelle Michaud et Jérôme Artaz).
De plus, le Front National nourrit des ambitions au niveau local. La formation d’extrême droite avait créé la surprise en s’invitant dans la triangulaire du second tour des municipales 2014 à Joigny.
C’est encore le Front National qui avait dominé les élections européennes de mai dernier sur ce territoire, Florian Philippot se plaçant devant Nadine Morano.
Enfin, la ville de Joigny avait vu le candidat Nicolas Sarkozy arriver en tête de l’élection présidentielle de 2012.
Contexte local ou national ?
La liste de gauche semble jouir d’un petit avantage dans le canton de Joigny. Reste à savoir si ce scrutin local sera dominé par les enjeux nationaux. Car, lorsque le contexte national prime, on sait que le vote des électeurs joviniens tend vers la droite. Les paris sont ouverts.
Le renouveau favorable à la gauche ?
Historiquement, le territoire du Jovinien a tendance à reconduire ses élus en place. Guy Bourras et Julien Ortéga, conseillers généraux DVD respectivement 26 et 14 années durant, ont fait le choix de ne pas briguer de mandat supplémentaire.
La liste des candidats
Union de la Gauche
Françoise ROURE et Nicolas SORET
Divers gauche
Jérôme ARTAZ et Isabelle MICHAUD
Union pour un Mouvement Populaire
Nicolas DEILLER et Chantal LEROY
Front National
Claire DIOR et Armel GARNIER
Union Démocrates et Indépendants
Laure FARO et Alexandre MESLIN
Départementales 2015, mode d'emploi
Les élections départementales (ex-cantonales) auront lieu les dimanches 22 et 29 mars 2015. Une des nouveautés de ce scrutin est l’apparition de binômes de candidats (un homme, une femme). Par ailleurs, on appelle désormais conseillers départementaux les anciens conseillers généraux.Joigny, ville de droite ravie par la gauche
Pour rappel, en 2008, Bernard Moraine, candidat divers gauche avait ravi d’une courte tête la ville à la droite en place depuis 1977. Le maire UMP sortant avait annoncé sa candidature à la surprise générale après l'annonce de la candidature de son premier adjoint Julien Ortéga. Les élections virent Bernard Moraine, candidat divers gauche remporter le scrutin d'une très courte tête. Néanmoins, les élections durent être rejouées après une contestation des résultats de la part d'une partie de la liste du candidat UMP Philippe Auberger, sans l'accord de celui-ci.Le nouveau scrutin, en 2009, a été l’occasion d’un plébiscite (65,11%) de la liste menée par Bernard Moraine face à deux listes de droite. Ce virage de la ville à gauche a été confirmé lors des élections municipales de 2014 qui ont abouti à la reconduction du maire sortant.