Ce jeudi 24 novembre 2016, la première « convention ruralité » de l'Yonne a été signée entre l'État et trois communes rurales. Ces territoires sont ainsi incités à regrouper leurs écoles, en échange de quoi des postes d'enseignants ne sont pas supprimés. Or, le sujet fait débat au niveau national.
Un enseignement de qualité, selon le ministère
Regrouper les écoles rurales voire les groupements d’écoles est un objectif affiché du ministère de l'Éducation nationale. Depuis 2014, il encourage clairement les élus à signer ces « conventions ruralité ». Cela permet de concentrer les efforts sur moins d'établissements, la seule solution selon le ministère d'offrir des conditions d'enseignements de qualité à la campagne.
Comment ça marche ?
Le principe est simple. L’État s'engage à maintenir des postes d’enseignants pendant trois ans. En contrepartie, les maires acceptent de fermer des petites écoles. Il s'agit de se réorganiser en regroupements pédagogiques intercommunaux ou pôles scolaires.
De quoi séduire les édiles qui en ont parfois assez de se battre contre les fermetures de classes. Le ministère de l'Éducation nationale y voit une réponse à la baisse de la démographie scolaire. Il l'envisage également un garde-fou contre l'« isolement pédagogique et professionnel » des enseignants.
Vers la fin des écoles rurales ?
Comme le rappelle Le Monde, ces arguments sont battus en brèche par des syndicats d'enseignants. « Les études montrent que les enfants du monde rural réussissent aussi bien que les autres. De plus, une petite classe multiniveaux favorise l’autonomie des élèves, l’entraide entre pairs », nuance Francette Popineau, porte-parole du syndicat SNUipp-FSU. Interviewée par le quotidien du soir en août dernier, elle redoute le systématisme : « une petite école, avec une démographie descendante, peut trouver des intérêts à se regrouper avec la commune d’à côté, mais cela n’est pas toujours possible ».
Des élus se montrent parfois frileux. Ils y voient un risque de rationalisation à outrance qui nuirait à l'intérêt des élèves et à l'attractivité des communes rurales. « Si la conséquence, c’est des trajets plus longs pour les enfants, ce n’est pas acceptable, explique Vanik Berberian, président de l’association des maires ruraux de France dans Le Monde. Ce qu’on redoute, c’est que ces conventions imposent un modèle unique d’école : une grosse structure, implantée dans le chef-lieu de canton. »
Et dans l'Yonne ?
Comment vit-on la situation dans l'Yonne ? Illustration à Cussy-les-Forges, Sainte-Magnance et Magny qui vient de signer a première « convention ruralité » de l'Yonne. Ces trois communes ont décidé de regrouper leurs élèves. Ils étudieront dans un nouvel établissement scolaire commun aux trois villages. Une étude d'opportunité et de faisabilité doit être réalisée dans l'année à venir. Le budget est estimé à 2 millions d'euros.
Le reportage de C. Thibaud et Y. Etienne avec :
- Jean-Christophe Moraud, préfet de l'Yonne
- Philippe Lenoir, maire de Magny
- Micheline Dalidet, maire de Sainte-Magnance
Ce jeudi 24 novembre 2016, la première « convention ruralité » de l'Yonne a été signée entre l'État et trois communes rurales. Ces territoires sont ainsi incités à regrouper leurs écoles, en échange de quoi des postes d'enseignants ne sont pas supprimés. Or, le sujet fait débat au niveau national.