Ex-socialiste, le député macroniste Jean-Yves Caullet n'est pas réelu dans l'Yonne

Élu sous la bannière PS en 2012, Jean-Yves Caullet remettait en jeu son siège de député de la 2e circonscription de l'Yonne lors des législatives de 2017. Malgré son ralliement à Emmanuel Macron, le maire d'Avallon est n'est arrivé que second le 18 juin, derrière l'UDI André Villiers. Portrait.

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La candidature de Jean-Yves Caullet cumulait deux avantages : à son expérience de député sortant, le maire d'Avallon pouvait compter sur la "dynamique Macron" qui semblait le porter au premier tour. Élu sous l'étiquette socialiste en 2012, Jean-Yves Caullet avait obtenu l'investiture de La république en marche début 2017.









Mais changer de parti pour conserver son siège n'aura pas été une stratégie payante. Dimanche 18 juin, les électeurs de la 2e circonscription ont fait un pied de nez aux tendances nationales : avec 45,9% des suffrages exprimés, le député En marche n'est pas réélu pour le second tour des législatives 2017.




Premiers pas dans l'Yonne en 1989


Né en 1957 à Roubaix, la carrière politique de Jean-Yves Caullet était liée depuis plusieurs décennies à cette circonscription du sud-ouest de l'Yonne. En 1989, à 28 ans, il s'installe à Avallon, où il est nommé sous-préfet, après avoir été en poste à Saint-Claude (Jura).

Suppléant d'Henri Nallet, député élu de la 2e circonscription de l'Yonne suite aux élections anticipées de 1997, il remplace celui-ci à l'Assemblée nationale jusqu'en 2002 lorsque son mentor rejoint le gouvernement. Il tentera de garder ce siège en 2002 face au RPR Jean-Marie Rolland, puis de la récupérer en 2007, en vain.

De la Région au Département


Entre temps, Jean-Yves Caullet parvient à récupérer la mairie d'Avallon aux mains du RPR en 2001, un mandat qu'il renouvelle sans grande difficulté en 2008 et 2014.

Depuis, il multiplie les mandats locaux. Conseiller régional de Bourgogne à partir de 2004 et vice-président du conseil régional en 2006, il démissionne pour privilégier son poste de conseiller départemental, acquis à l'issue des cantonales de 2011.
 

Député socialiste En marche!


Dans l'opposition au Département - celui-ci est à l'époque dirigé par un certain Jean-Marie Rolland - son mandat ne durera qu'une année. En 2012, il prend enfin le dessus sur son rival UMP et s'adjuge la circonscription qu'il avait perdue dix ans auparavant. Il se retire donc du conseil général de l'Yonne.


Jean-Yves Caullet annonce son soutien à Emmanuel Macron

En janvier 2017, en pleine préparation des primaires socialistes, Jean-Yves Caullet voit le vent tourner. "L'espoir n'habite pas rue de Solférino," constate le député qui vient d'annoncer son ralliement à Emmanuel Macron à France 3 le 11 janvier.

En retrait du PS sans en être pour autant exclu par la fédération icaunaise, Jean-Yves Caullet pourra défendre son siège de député aux élections législatives de 2017 en arborera la bannière La république en marche.

Je suis socialiste. Dépasser ses convictions pour un rassemblement, ça ne veut pas dire abdiquer ses convictions.

Jean-Yves Caullet, le 11 janvier 2017

 
Une conversion qui ne trahit pas, pour lui, ses premières amours politiques, notamment lorsqu'il entra en 1991 au cabinet de François Mitterand en tant que conseiller en charge des questions intérieures et de l’Andorre. "Je suis socialiste, rappelle-t-il le 11 janvier 2017. Dépasser ses convictions pour un rassemblement, ça ne veut pas dire abdiquer ses convictions."

Cinq mois après, jour pour jour, il sort en tête du premier tour des législatives face à André Villiers, successeur UDI de Jean-Marie Rolland à la tête du Département. Partout, le "dégagisme" fait ses preuves au détriment des élus implantés depuis plusieurs mandats. En Bourgogne, tous les anciens collègues PS de Jean-Yves Caullet sont éliminés, excepté Cécile Untermaier. Une semaine plus tard, perdant face au candidat UDI, autre poids lourd politique de l'Yonne, Jean-Yves Caullet a peut-être payé le prix de son passé socialiste.


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