Passionné de monuments, Julien Marquis travaille depuis 20 ans autour de la sauvegarde et la réhabilitation du patrimoine. L'Icaunais vient de lancer "Chasseur de châteaux" pour accompagner un projet d’achat ou de reprise d’un monument.
Julien Marquis n'a pas fini de décliner sa passion pour le patrimoine. Chroniqueur sur France Info, fondateur et délégué général de l'association Adopte un château, président du collectif patrimoine 2.0, sa vie professionnelle tourne depuis 20 ans autour de la sauvegarde et la réhabilitation du patrimoine.
Aujourd'hui, il se lance dans une nouvelle aventure professionnelle. Le 21 novembre, il décide de lancer Chasseur de châteaux. Un projet né il y a deux ans. "Chasseur de châteaux, c’est accompagner des porteurs de projet qui veulent tenter la grande aventure et veulent venir s’installer à la campagne dans des châteaux et les accompagner."
Près de 1500 châteaux en vente en France
En France, le nombre de châteaux disponibles à la vente sur le marché a explosé au cours de ces dernières années, au point d'atteindre un niveau inédit. Près de 1 500 châteaux seraient actuellement proposés à la vente, contre 800 en 2010.
Et la crise sanitaire devrait avoir un impact négatif sur ce marché atypique de l'immobilier. "On pense qu’avec le confinement et la crise économique qui ont assommé les châteaux ouverts au public, ce chiffre va fortement augmenter dans les années qui viennent."
Les châtelains sont des propriétaires-gestionnaires."
Devenir châtelain ne s'improvise pas. "C’est un vrai métier", explique Julien Marquis. "Les châtelains sont des propriétaires-gestionnaires. Aujourd’hui, quand on est châtelain, on est plus le patron d’une petite entreprise que quelque’un qui profite de la vie et profite de son château."
La vie de château est même d'ailleurs difficile à assumer puisque certaines familles doivent parfois sacrifier tout un héritage familial et historique. Les frais d'entretien et de restauration des vieilles propriétés sont souvent des gouffres financiers pour les propriétaires.
Julien Marquis a donc décidé de se lancer à la chasse de ces monuments abandonnées ou délaissés et chercher des porteurs de projet pour les faire revivre. "Il y a une réflexion à mener sur l’équilibre dépenses et recettes car un château, cela coûte cher car il faut l’entretenir et il faut le restaurer. Il y a une nécessite à le faire vivre. C'est le cas du chateau d'Ancy-le-France où il y avait nécessité d’avoir un business model pour participer à sa gestion quotidienne."
Un regain d'intérêt pour la vie de château
Les châteaux à vendre en France n'avaient plus suscité autant d'intérêt depuis des années. Après la crise sanitaire, ils bénéficient à plein du regain d'attrait pour la campagne et pour les résidences secondaires pas trop éloignées des villes où pouvoir télétravailler.
Julien Marquis veut d'ailleurs profiter de l'engouement pour la vie à la campagne, suite au confinement, pour inciter des potentiels acheteurs à changer de vie et devenir châtelain.
"Il n'y a pas que des gens avec beauoup d’argent. certains sont propriétaires d’un appartement à Paris ou dans une grande ville et veulent se lancer dans une aventure. Il y a un vrai engouement pour des urbains de venir s’installer à la campagne."
Des aides pour la rénovation des châteaux
Pour financer un château, il est important selon Julien Marquis de bien réfléchir dès le début de son projet. "L’offre globale, c’est suivre le futur châtelain dès le départ et réfléchir à ce qu’il veut faire et où il veut aller. La priorité, c’est d’avoir un projet économique viable pour que la château soit sauvé."
Faire en sorte que ces châteaux, délaissés ou abandonnés, retrouvent une nouvelle vie."
Plusieurs types d'aides existent pour accompagner les châtelains et financer des travaux de restauration nottamnet les aides classiques pour la restauration des monuments historiques avec le Ministère de la culture et la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC).
"Il y a aussi les aides que peuvent apporter les collectivités comme les aides pour le développement économique", ajoute Julien Marquis. "Et le financement participatif avec des gens qui veulent contribuer à la sauvegarde d’un monument."
Pour lui, "l'objectif principal est d'essayer de faire revivre un maximum monuments dans les meilleurs conditions possibles et faire en sorte que ces châteaux, délaissés ou abandonnés, retrouvent une nouvelle vie."
Si pour le moment, il ne peut encore dévoiler de projets de reprise, le nombre de visites sur son site internet ne cesse d'augmenter depuis son lancement.