Le député de l'Yonne, Guillaume Larrivé, a dénoncé ce mercredi 20 juillet la "faute juridique, politique" de Manuel Valls après le rejet par la gauche, à l'Assemblée, du principe de centres de rétention pour les "suspects" d'actes terroristes.
Six jours après l'attentat de Nice, l'Assemblée nationale a donné son feu vert à la prolongation de l'état d'urgence pour six mois en France. Le parti Les Républicains de l'ex-président Nicolas Sarkozy était favorable à la prolongation de l'état d'urgence mais réclamait un arsenal encore plus répressif, avec en particulier des centres de rétention à titre préventif pour les personnes soupçonnées de radicalisation islamiste, ou des assignations à résidence avec un bracelet électronique.
"Manuel Valls a refusé cet amendement, je pense que c'est une faute, c'est une faute juridique, politique, pratique, nous avons besoin de ces dispositifs de rétention alors qu'il y a en France plus de 10.000 individus connus, répertoriés par les services de renseignement", a critiqué Guillaume Larrivé, député de l'Yonne, sur RFI.
"En réalité il y a beaucoup moins de problèmes de droit que ce que le gouvernement veut laisser dire", a-t-il ajouté. "L'Etat de droit ça n'est pas l'Etat de faiblesse. Dans le cadre de l'Etat de droit, sous le contrôle d'un certain nombre d'autorités juridictionnelles il n'y a rien d'anormal (...) à ce qu'il y ait des restrictions de liberté pour les ennemis de la liberté", a dit le député.
Manuvel Valls a rejeté cette mesure qualifiée d'"inconstitutionnelle", répliquant que "la France dont (il) dirige le gouvernement ne sera pas celle où seront instaurés des centres où l'on enferme des manière indéterminée, pour un temps indéterminé, des individus que l'on suspecte" dans un vif échange avec Laurent Wauquiez (LR). Guillaume Larrivé s'est néanmoins félicité de quelques "avancées", affirmant s'être "battu pour améliorer l'état d'urgence, pour que ce ne soit pas quelque chose de virtuel".
"Nous avons fait beaucoup de propositions concrètes, un certain nombre ont été retenues, je pense à la fouille des bagages et des véhicules qui sera désormais autorisée (...) sans accord explicite du procureur", a-t-il poursuivi, se réjouissant aussi du rétablissement des perquisitions administratives ou encore de l'autorisation de l'exploitation des données informatiques et des téléphones portables.