Le 30 mars 2022, un jeune homme de 20 ans était touché au visage par des tir de police, lors d'une tentative d'interpellation dans une station-essence de Saint-Florentin, dans l'Yonne. Il n'était pas le suspect recherché. Le parquet d'Auxerre vient d'ouvrir une information judiciaire pour violences volontaires.
Le parquet d'Auxerre vient d'ouvrir, le 21 juillet, une information judiciaire pour "violences volontaires en réunion avec armes contre X" dans l'affaire de la fusillade à Saint-Florentin le 30 mars dernier.
Des coups de feu tirés par la police dans une station-essence
Ce jour-là, vers 17 heures, un équipage de policiers en civil tente d'interpeller les passagers d'une Peugeot à la station-essence de l'Intermarché de Saint-Florentin. Sur des images de vidéosurveillance, on voit les policiers sortir de leur véhicule et braquer les occupants de la Peugeot, qui se met à avancer. Les policiers tirent alors dans l'habitacle. Plusieurs coups de feu sont tirés. L'une des balles finit sa course dans la voiture d'une mère de famille. Une autre touche au visage Ayman, 20 ans, le conducteur de la Peugeot.
Sauf qu'Ayman et ses trois amis, les autres passagers âgés de 16 et 21 ans, n'étaient pas les bons suspects. Rien à voir avec le suspect recherché par la police, un homme qui faisait l'objet d'une filature pour violences sur fond de trafic de drogue.
"Je souhaite savoir qui a donné les instructions pour cette interpellation dans une station-essence avec tous les dangers qui étaient encourus, et qui a donné l'ordre de tirer sachant qu'il n'y avait pas de danger imminent, pas de proportionnalité, pas de concomitance. Les policiers ont usé de la force de la puissance publique à tort et à travers", a déclaré le 6 avril maître Arash Derambarsh, l'avocat d'Ayman et des trois passagers.
Vers une requalification en "tentative de meurtre" ?
En cette fin juillet, le parquet d'Auxerre a donc décidé d'ouvrir une information judiciaire pour violences volontaires. "Mes clients vont mal, mais sont rassurés de voir que la justice suit son cours", commente Arash Derambarsh. L'avocat d'Ayman et des trois passagers espère voir le terme de "violences volontaires" requalifié en "tentative de meurtre en bande organisée", un chef d'accusation pour lequel les victimes avaient porté plainte en avril dernier.