Les records de chaleur qui ont été battus en cette fin mai ont accentué la sécheresse des sols qui était déjà importante. Plusieurs régions ont commencé à prendre des mesures de restriction d'usage de l'eau par précaution.
La canicule va-t-elle régner cet été ?
On s’achemine vers un été probablement plus chaud que la normale, prévient Météo France mercredi 31 mai 2017.Pour l'été météorologique à venir (c'est-à-dire juin-juillet-août), la probabilité d'observer des températures plus élevées que la normale concerne pratiquement toute l’Europe. Cette probabilité est plus forte pour le sud de l'Europe et le pourtour méditerranéen, précise Météo France.
Cela dit, "les prévisions saisonnières ne permettent pas de prévoir des canicules, d'une durée de quelques jours à quelques semaines. Ces épisodes peuvent être prévus, mais seulement quelques jours à l'avance", ajoute Météo France.
Un déficit de pluviométrie
La France a connu un déficit pluviométrique proche de 30% sur les six derniers mois. Les pluies de début mai ont apporté un peu de répit, mais à partir du 20 mai, le thermomètre a grimpé pour atteindre des valeurs records. Ce printemps devrait ainsi entrer dans le top 5 des printemps les plus chauds enregistrés depuis 1900 et le début des relevés.Dimanche 28 mai, par exemple, on a enregistré 32 voire 33°C à Sens, Auxerre, Chablis, Montbard, Saulieu, Clamecy et Nevers. Dans l’Yonne, la Côte-d’Or et la Nièvre, on n’avait jamais vu de telles températures depuis que Météo France effectue des relevés.
Cependant, la sécheresse des sols n’est pas aussi sévère qu'au printemps 2011, où toute la France avait été concernée. On est loin aussi de la sécheresse historique de l’année 1976, où les pluies avaient commencé à manquer dès l'automne précédent.
La vigilance est de mise pour l’eau
Actuellement, une sécheresse "forte" est enregistrée notamment dans les Ardennes, en Lorraine, explique Météo-France.
Mais en Bourgogne, l'inquiétude "n'est pas encore à l'ordre du jour, ou vraiment par secteurs limités comme les plateaux de Bourgogne ou des sols un peu secs dans la vallée de Sens", explique Francis Letellier, vice-président de la FRSEA (Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles).Globalement, la préoccupation porte sur l'état des nappes d'eau souterraines, dont les deux tiers (67%) affichent un niveau bas à très bas : seul un tiers du territoire a bénéficié d'une bonne recharge hivernale (est et sud du bassin parisien, amont du bassin Adour-Garonne, régions de Nîmes et Montpellier).
Plusieurs régions ont déjà pris par précaution des mesures de restriction d'usage de l'eau. Dans l’Yonne, le préfet a placé le département en surveillance sécheresse. Une mesure d’anticipation qui a pour but de sensibiliser aux risques de pénurie à venir.