"On est parti de quelque chose d'épouvantable et on se reconstruit à travers cela" : dans l'Yonne, un festival en hommage à Baptiste, mort au Bataclan en 2015

Le festival Zik & Zarts s'est tenu pour la première fois ce week-end du 22 juillet, au kiosque à musique de Tonnerre, dans l'Yonne. Un événement qui se veut festif, organisé par la famille de Baptiste Chevreau, ce passionné de musique tué lors des attentats du 13 novembre 2015.

De la musique et des arts de rue, un événement voulu comme une ode à la vie. Ce 22, 24 et 24 juillet à Tonnerre, s'est tenue la première édition du festival Zik & Zarts. Un festival particulier, puisqu'il est organisé par l'association Le Kiosque à Baptiste, du nom de Baptiste Chevreau. Le 13 novembre 2015, ce Tonnerrois de 24 ans a perdu la vie lors de la fusillade terroriste du Bataclan. Sept ans après, ses proches veulent faire perdurer sa mémoire à travers une célébration festive, pleine d'espoir.

"La musique était quelque chose de cher à Baptiste"

"La préparation du festival a été une échappatoire pendant cette année marquée par le long procès des attentats", estime la maman de Baptiste, Philomène Petitjean. "Je pense que ça nous a fait du bien de pouvoir préparer quelque chose de beau, en parallèle de ce procès." Baptiste, lui-même musicien, n'était autre que le petit-fils de la chanteuse Anne Sylvestre. C'est pour faire vivre cette passion que le festival s'est créé.

"Tout ce que l'on fait ici, c'est pour que ce soit festif. C'est important."

Philomène Petitjean, maman de Baptiste

Pour le beau-père de Baptiste, Patrick Petitjean, le temps de la commémoration solennelle doit faire place à autre chose. Ce festival est pour lui "un moment intense" : "C'est une forme d'avancée. On est parti de quelque chose d'épouvantable et on se reconstruit à travers ces activités-là, avec un regard sur la culture, la bienveillance et l'ouverture aux autres.

"Tout ce qui est culturel et combattu par certaines factions, on le fait. On est parti de quelque chose de catastrophique pour parvenir à une forme de reconstruction, de détournement de la colère en quelque chose de bénéfique."

Patrick Petitjean, beau-père de Baptiste

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"La réponse naturelle à ce qui s'est passé"

Un festival préparé avec l'aide de nombreux bénévoles. "Sans eux, on ne ferait rien", reconnaît Philomène Petitjean. "La musique était quelque chose de cher à Baptiste. Ses parents ont eu à cœur de le faire revivre", commente Auriane, l'une des bénévoles. Venu prêter main-forte également, Vincent, habitant de la commune voisine d'Epineuil, connaissait un peu les parents de Baptiste avant les attentats. "J'ai naturellement voulu les aider. C'est la réponse naturelle à tout ce qui s'est passé."

"Il faut que ce festival soit teinté de joie, c'est quelque chose d'obligatoire. C'est une réponse à donner."

Vincent, bénévole

Et parmi les festivaliers, l'origine du festival est aussi marquante. "C'est une initiative que l'on a découverte en venant ici et qui est très touchante", sourit Alain, qui vit à Sèvres en région parisienne. "Que des jeunes puissent jouer et faire de la musique dans ce contexte, je trouve ça extrêmement réjouissant. C'est une belle suite donnée à ce kiosque."

Le maire de Tonnerre Cédric Clech a salué, sur Twitter, la "belle programmation musicale" et le village des artistes, ainsi que le travail des organisateurs. À l'affiche notamment : le chanteur Yves Jamait, les Choeurs du Tonnerrois, ainsi que des peintres, sculpteurs, photographes... Les frais d'entrée, en participation libre, sont reversés à l'association Le Kiosque à Baptiste.

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