Pont jugé trop bas dans l'Yonne : la décision du tribunal administratif de Dijon attendue très prochainement

Le référé concernant le chantier du pont de Pont-sur-Yonne a été examiné par le tribunal administratif de Dijon mardi 11 mai. Déposé par les Entreprises Fluviales de France, il a pour but de faire cesser les travaux du pont jugé trop bas. La décision des juges est attendue très prochainement.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

La polémique sur les travaux du pont de Pont-sur-Yonne est entre les mains de la justice. Les juges ont examiné mardi 11 mai, le référé déposé par les Entreprises Fluviales de France. 

Selon Vanessa Girardeau, "l’affaire est prise très au sérieux par le tribunal administratif de Dijon. Trois juges ont été mobilisés" précise la responsable communication d'Entreprises fluviales de France. "Compte tenu de la complexité de l’affaire, le tribunal administratif va prendre un peu de temps pour statuer."

La décision est attendue pour la fin de semaine, ou le début de semaine prochaine. Selon Vanessa Girardeau, "quelle que soit l’issue de la procédure, la demande des milieux économiques reste inchangée : le rehaussement du pont le plus rapidement possible."

Un pont jugé trop bas par les bateliers 

Car l'objectif des bateliers est de stopper les travaux, pour se donner une nouvelle chance de discuter avec le conseil départemental et envisager une solution pour rehausser le pont. 

Le nouveau pont en construction à Pont-sur-Yonne est 38 centimètres plus bas que l'ouvrage qu'il remplace. Une différence qui rend la navigation très difficile, selon les bateliers. La différence peut sembler minime, mais à cet endroit où la navigation est jugée complexe, elle est capitale. Elle pourrait surtout empêcher le passage des plus gros bateaux.

Pour le Département, les normes sont respectées

Selon le Département, Voies Navigables de France, qui gère la rivière, lui avait communiqué une hauteur minimum réglementaire de 4,70 mètres. Avec 5,10 mètres, le nouveau pont est donc dans les clous. Mais tout de même moins haut que le précédent.

Voies Navigables de France admet que la réglementation est respectée, mais juge le projet surprenant. "A aucun moment le maître d’ouvrage, le département de l’Yonne, ne nous a mentionné sa volonté de diminuer la hauteur du pont," s’est étonné sur France 2, Virginie Pucelle, directrice adjointe de l’établissement public en Bourgogne. "Au-delà de la réglementation, un pont plus bas qu’un ancien pont est surtout une action incohérente avec les perspectives de développement de l’axe".

1200 emplois seraient menacés  

Car cette baisse de gabarit n’est pas sans conséquences, notamment pour le port fluvial de Gron, situé en amont et dont l'unique accès passe par Pont-sur-Yonne. Près de 11 millions d’euros d’argent public y ont été investis pour permettre aux entreprises de la région d’exporter vers le monde entier.  Cette nouvelle hauteur du pont représente un vrai handicap pour certaines d'entre elles, qui dépendent du transport fluvial.

Avant la crise sanitaire, le trafic sur l'Yonne représentait 1 700 voyages de bateaux chargés, pour 1 million de tonnes de marchandises transportées en 2019. 

Selon certains acteurs économiques du territoire, cette décision d'abaisser la hauteur du pont pourrait avoir des conséquences gravissimes dans les années qui viennent sur le plan de l'emploi. Près de 1200 salariés pourraient être menacés sur le territoire.

Le calendrier initial des travaux prévoit une livraison de l'ouvrage fin juin 2021 pour un coût total de plus de 7 millions d'euros. 

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité