Procès Sophie Lionnet : Sabrina Kouider, une femme colérique mais pas une meurtrière pour son avocat

Le caractère explosif de Sabrina Kouider ne fait pas d'elle la meurtrière a plaidé ce vendredi son avocat. Elle est accusée avec son compagnon Ouissem Medouni du meurtre de Sophie Lionnet, leur jeune fille au pair qui a longtemps vécu dans l'Yonne.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le tempérament "explosif" de Sabrina Kouider "ne fait pas d'elle la meurtrière" de sa jeune fille au pair, Sophie Lionnet, a plaidé ce vendredi son avocat, Icah Peart, au procès de la Française et de son compagnon à Londres.

L'avocat de cette mère de famille de 35 ans, accusée d'avoir tué Sophie Lionnet après lui avoir fait vivre un véritable calvaire, est revenu sur le portrait qui s'est dessiné de sa cliente à l'audience.

► Tous nos articles sur le procès du meurtre de Sophie Lionnet

Plusieurs témoins l'ont présentée comme une femme "passionnée, parfois explosive, parfois agressive verbalement et physiquement", dans le but de "la discréditer à vos yeux", de la présenter comme "le genre de femme qui pourrait tuer sa jeune fille au pair", a déclaré Me Peart aux jurés.

Mais "le fait qu'elle crie beaucoup et qu'elle soit agressive verbalement et physiquement ne fait pas d'elle une meurtrière", a-t-il fait valoir.

Au contraire, "les agressions physiques graves, ce n'est pas son truc", a argué l'avocat, assurant que sa cliente était plutôt prompte à recourir à la police pour régler ses conflits.


Sabrina Kouider avait appelé la police à plusieurs reprises à l'occasion de disputes avec son compagnon et co-accusé, Ouissem Medouni, et avait emmené Sophie Lionnet dans un commissariat de police pour qu'elle avoue une prétendue complicité avec un ex-compagnon de Sabrina Kouider, Mark Walton, membre fondateur du groupe de pop irlandais Boyzone.

Sabrina Kouider, 35 ans, et Ouissem Medouni, 40 ans, étaient persuadés que la jeune fille au pair les avait drogués et que Mark Walton avait agressé sexuellement les membres de la famille.

Le duo faisait subir à la jeune fille, décrite comme timide et naïve, des interrogatoires musclés, enregistrés pour certains, afin de lui extorquer des aveux. Ils s'accusent mutuellement d'avoir tué Sophie Lionnet, 21 ans, à la suite d'un de ces interrogatoires, au cours duquel elle aurait été noyée dans la salle de bains.

Selon l'accusation, Sabrina Kouider et Ouissem Medouni ont agi de concert et avaient prévu d'éliminer Sophie, une fois avouée sa participation au complot.

Pas de mobile

Avec les aveux de la jeune fille, "les accusés avaient obtenu ce qu'ils voulaient", a souligné jeudi le procureur Richard Horwell au procès du couple devant la Cour criminelle de l'Old Bailey à Londres.

Mais "il y avait un problème pour leur plan, et ce problème, c'était Sophie. Il était hors de question d'aller à la police avec une Sophie gravement blessée et traumatisée. Il aurait été inévitable qu'elle dise aux policiers ce qu'ils lui avaient fait".


Pour Me Peart, l'argument ne tient pas. "Leur objectif était d'obtenir des preuves". "Si elle mourait, ils n'auraient pas ces preuves", "ils avaient besoin d'un témoin", a-t-il avancé.

Le couple n'avait pas l'intention de tuer ou de blesser grièvement Sophie Lionnet mais de "la faire parler, de lui arracher des informations", selon Me Peart.

Pour lui, Sabrina Kouider n'avait pas de mobile pour tuer Sophie Lionnet. Et aucun témoin ne l'a vu tuer la jeune fille au pair. "Même monsieur Medouni ne peut pas dire qu'il a vu Sabrina tuer Sophie", a souligné l'avocat.


Ouissem Medouni s'était accusé du meurtre de Sophie Lionnet, avant de revenir sur ses déclarations et de charger sa compagne.

Les pompiers avaient retrouvé, le 20 septembre 2017, cet ex-analyste financier en train de tenter d'incinérer le corps de la jeune fille dans le jardin du domicile familial, dans le sud-ouest londonien, une découverte qui avait choqué et ému l'opinion publique.

Me Peart a appelé les jurés à "mettre de côté leurs émotions" et "examiner les preuves avec un regard clinique".

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information