"Ça manque tellement de bon sens" : le clergé surpris après la limitation du nombre de fidèles dans les églises

Le Premier ministre a confirmé que les offices religieux dans les lieux de culte pourront reprendre dès samedi avec 30 personnes au maximum. Une décision qui ne satisfait pas les prêtres de Bourgogne, mécontents de l'étroitesse du nombre de fidèles acceptés.

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Le Premier ministre Jean Castex a confirmé, jeudi 26 novembre, ce qu'avait annoncé le président de la République, Emmanuel Macron, mardi : les célébrations des offices religieux dans les lieux de culte pourront recommencer dès samedi 28 novembre mais "ils accueilleront d’abord 30 personnes dans le respect des règles sanitaires"

"Ca manque tellement de bon sens", regrette le père Joël Rignault, Vicaire général du diocèse de Sens-Auxerre. Il estime que "les fidèles ne peuvent pas comprendre une telle décision" alors que la cathédrale de Sens, dans laquelle il officie, fait plus de 4000 m². La jauge de 30 personnes lui semble donc ridicule.

Une décision "pas logique" et "pas réaliste", abonde Arnaud Montoux, prêtre de la paroisse Saint-Germain d'Auxerre, alors que plus de 1000 places assises sont habituellement disponibles. "30 personnes, c'est ridicule dans une cathédrale et ça peut être dangereux dans une petite chapelle", juge pour sa part Roland Minnerath, l'archevèque de Dijon qui propose que le nombre de fidèles autorisés soit adapté à la superficie du lieu qui les accueille. "Les églises ne sont pas des lieux de contamination, notre protocole sanitaire est exigeant", pense le père Christophe Lagrange, curé de Paray-le-Monial.

Mais déjà, on s'organise. L'archevêque de Sens-Auxerre, Monseigneur Hervé Giraud explique qu'un dispositif spécial va être mis en place dans son archevêché. "Dimanche à Sens, il y aura cinq messes à 9h en simultané à cinq endroits différents (Carmel, Cathédrale, Saint-Maurice, Saint-Pregts, Saint-Savinien) et quatre messes à 11h, là aussi dans quatre églises différentes (Cathédrale, Saint-Pregts, Saint-Clément, Paron) notamment".

A Auxerre, autre dispositif : à partir de 8h, une messe débutera tous les quarts d'heure dans les églises de la ville. "Le but est de rendre la communion possible au plus grand nombre", assure Monseigneur Hervé Giraud. A dessein, la célébration qu'il menera dimanche à la cathédrale de Sens à 9h sera retransmise sur Youtube.

Du changement le 15 décembre ?

Malgré tout, la confirmation de cette jauge est suprenante pour l'Eglise tant les mécontentements ont été nombreux après le discours du chef de l'Etat, notamment venant de la Conférence des évêques de France (CEF). "Les évèques avaient fait une démarche et nous n'avons rien eu. La CEF va essayer de renouer le dialogue avec le gouvernement", rappelle Monseigneur Minnerath.

Dans un nouveau communiqué, la CEF assure qu'elle "attendait une rectification de cette mesure et la mise en place d’une « jauge réaliste » dès ce 28 novembre". L’Église catholique avait proposé un protocole sanitaire pour que chaque fidèle puisse bénéficier d'un espace de 4m2 autour de lui et que l’église ne soit remplie qu'au tiers de sa capacité habituelle.
  Mais tout n'est pas figé pour autant. "Cette jauge évoluera progressivement en fonction de la situation sanitaire et de l’échéance du 15 décembre", a ajouté Jean Castex ce jeudi en assurant que "les discussions se poursuivent avec les autorités religieuses". Le 15 décembre correspond à la date à laquelle le gouvernement souhaite mettre fin aux restrictions de sortie la journée pour mettre en place un couvre-feu de 21h à 7h. La jauge pourrait alors être adaptée en fonction de la capacité d’accueil du lieu.
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