Florian M., le policier soupçonné d'avoir tiré sur Nahel après un refus d'obtempérer à Nanterre ce mardi 27 juin a été formé à Sens (Yonne) au centre de formation motocycliste de la police nationale. Chaque année, cet établissement voit passer près de 1 200 stagiaires dans ses rangs.
C'est un établissement qui accueille chaque année près de 1 200 stagiaires. Le centre de formation motocycliste de la police nationale (CNFM), basé à Sens, dans l'Yonne a vu passer dans ses rangs Florian M., le policier mis en cause dans la mort de Nahel.
Ce brigadier, interpellé ce mardi 27 juin, est soupçonné d'être l'auteur du tir qui a tué l'adolescent de 17 ans, après un refus d'obtempérer lors d'un contrôle routier à Nanterre. Toujours en garde-à-vue ce mercredi pour "homicide involontaire", cet homme de 38 ans travaille depuis un an dans les Hauts-de-Seine.
Florian M. fait partie des services de la direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC), en tant que motard. Un poste qu'il a obtenu après avoir évolué à Paris et être passé par le centre de formation des motocyclistes de Sens, l'unique centre de la police nationale.
Dans une première vie, Florian M. était déjà passé par la Bourgogne-Franche-Comté, puisqu'il avait intégré le 35ème régiment d'infanterie de Belfort en tant que militaire selon nos confrères du Parisien.
Qu'est-ce que le CNFM de Sens ?
Sur le site de la police nationale, il est indiqué que le métier de policier motocycliste s'apprend au travers d'une formation continue qui s'étale sur 5 (pour les officiers et les commissaires) à 14 semaines (pour les brigadiers et gardiens de la paix). Les stagiaires sont logés sur place.
Florian M. étant brigadier, il a reçu un apprentissage de 14 semaines qui comprend des leçons de pilotage sur tout type de terrain, sur route et sur circuit. Les élèves reçoivent également des cours sur les missions du policier motocycliste et suivent un module spécifique sur les gestes et techniques professionnelles en intervention.
Pour intégrer le centre de formation, les policiers doivent déjà avoir exercé au moins un an et être reconnus "aptes médicalement". Ils participent notamment à des tests psychotechniques et des tests d'aptitude physiques et professionnelles. Une fois la formation terminée, l'établissement établit un classement de ses élèves. Selon leur position, les motards peuvent choisir leur affectation.
Contacté afin d'en savoir plus sur Florian M. et sur la formation, le CNFM de Sens n'a pas répondu à nos sollicitations. De son côté, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a évoqué le parcours "expérimenté, sans difficulté sur le dossier administratif" du brigadier et de son coéquipier qui sont intervenus lors du contrôle routier à Nanterre.
Le locataire de la Place Beauvau a tout de même affirmé "qu'en aucun cas, ce geste ne se justifie, si l'enquête se confirme. La justice doit être faite, la vérité doit être dite pour tout le monde, la famille, la police. Il n'y a pas deux poids deux mesures".
Quant à la Première ministre, elle a estimé que "les images choquantes diffusées hier montrent une intervention qui ne semble manifestement pas conforme aux règles d'engagement de nos forces de l'ordre [...] Les images donnent à penser que le cadre d'intervention légal n'a pas été respecté."
Pour rappel, dans la nuit de mardi à mercredi, des affrontements entre habitants et forces de l'ordre ont émaillé le quartier des Grésilles à Dijon (Côte-d'Or) à la suite de la mort de Nahel.