Gagner 3 lettres sur mon DPE, le diagnostic de performance énergétique, quasiment gratuitement : je me suis hasardé sur le terrain des CEE, les certificats d'économies d'énergie, et je ne regrette pas mon choix. Je vous raconte.
Récapitulons. Il y a quelques mois, je vous racontais mes aventures pour faire équiper mon habitation d'une pompe à chaleur flambant neuve, pour la modique somme de 1€, en remplacement de mon antique chaudière à fioul. Un parcours du combattant, qui m'a fait vivre des mois de harcèlement téléphonique, croiser le fer avec plusieurs équipes d'artisans moldaves, découvrir des devis réécrits et antidatés, et douter de la moralité de l'expert certifié Cofrac. Ce récit, plutôt haut en couleurs, vous le retrouvez dans cet article.
Avant de sourire de ma crédulité, permettez-moi simplement de rappeler la chute de mon histoire : j'ai bien une pompe à chaleur air/eau en état de marche, de marque Ariston. Et un chauffe-eau thermodynamique. Valeur de l'ensemble : 21 500€, avec l'isolation des combles et des planchers bas, autrement dit les plafonds des sous-sols.
Les CEE, une pratique légale
Alors oui, ce devis est peut-être gonflé, et encore, c'est très difficile à déterminer. Ceux qui payent la facture au bout de la chaîne ne sont pas les particuliers, mais les grands groupes du secteur de l'énergie, en vertu du principe pollueur-payeur. Le dispositif est celui des CEE, les certificats d'économies d'énergie. Même si l'Etat a reconnu qu'il y avait parfois des fraudes et renforcé les contrôles, les CEE restent une pratique tout à fait légale, et même encouragée par le ministère de la Transition écologique.
Et puis non, je ne suis pas encore en mesure d'affirmer que les économies espérées sur mes factures sont bien au rendez-vous. Il faudrait que je puisse comparer d'un hiver à l'autre, ce qui n'est pas encore le cas. En revanche, je crois pouvoir dire que la balance a fini par pencher définitivement du bon côté me concernant, grâce à un appel reçu au printemps.
6 mois plus tard, l'entreprise vient finir le travail
Au bout du fil : un conseiller Total, qui veut savoir "comment s'est passée l'intervention" (car dans mon cas, c'est Total qui paye l'artisan, vous aviez suivi !). Cela faisait plusieurs mois que je n'avais plus aucune nouvelle.
"Si vous deviez donner une note de 1 à 10 ?
- Une note de 4. L'équipe "pompe à chaleur" était impeccable. Mais les travaux d'isolation n'ont pas été réalisés, contrairement à ce qui était convenu.
- Vraiment ? Je vais faire remonter ça, on vous tient au courant".
Je vous fais grâce de la dizaine de textos et d'appels reçus de l'artisan quelques jours plus tard - toujours sans laisser de message vocal - me proposant bizarrement son "aide" pour répondre aux questions de Total. Je ne voulais en réalité plus entendre parler de cette entreprise. Mais j'ai (encore) fini par craquer... Heureusement, l'isolation des planchers bas s'est cette fois déroulée sans anicroches. Tous les travaux ont fini par être réalisés.
"Votre maison prend de la valeur"
Nous voici à présent en août 2024. J'attends fébrilement le verdict de l'auditeur venu réaliser un nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE). Avec un médiocre E, j'avais déchanté la dernière fois. Un peu comme un bandit-manchot au casino, la tablette du DPE finit par afficher la lettre... B. J'ai l'impression d'avoir gagné le jackpot ! "Votre maison prend de la valeur", sourit l'auditeur.
Bilan des courses ? Une installation énergétique complète et 3 lettres gagnées au DPE. L'impression d'avoir joué à pile ou face, avec des interlocuteurs parfois peu scrupuleux. Mais pour moi, la pièce est semble-t-il tombé du bon côté.