Une semaine après la tempête de grêle, les cultivateurs dressent le bilan

La semaine dernière, une mini-tornade de grêle s'est abattue le 21 juin sur la commune de Saint-Florentin (Yonne) et la Puisaye. Les cultures de blé et de colza ont été lourdement endommagées, au point où les agriculteurs vont tenter de sauver la récolte en précipitant les moissons.

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Épis cassés, grains au sol, parcelles grêlées, les traces laissées par la mini-tornade orageuse sur Saint-Florentin sont encore bien visibles. Le Florentinois et la Puisaye ont subi des rafales de vent de plus de 100 km/h, les toitures ont été arrachées et les cultures endommagées.

Le passage de la supercellule orageuse les 20 et 21 juin sur un axe Pays basque / Jura n'est pas passé inaperçu par le bureau Keraunos, spécialisé dans la prévision et la gestion des risques liés aux phénomènes orageux.

 

Le colza égrené

Les rafales de grêle ont égrené les parcelles de colza du céréalier Alain Viault. Les plantes se sont couchées sous l'effet de la grêle et du vent, les gousses se sont ouvertes et les graines sont au sol. Sous l'effet des pluies, certaines graines commencent à relever, c'est-à-dire germer. Alain Viault montre les plants de colza couchés par l'effet du vent et décrit ce qu'il reste : "Le colza il tombe par terre et on perd la récolte. Et là on se dépêche de couper pour sauver le restant."

La perte estimée est d'environ 50% pour l'agriculteur. Des grêlons gros comme des balles de golf ont eu raison de toutes les cultures semées aux alentours : colza, blé, pois. Alain Viault arpente sa parcelle de petits pois, également dévastée par les intempéries : "Les petits pois sont tombés par terre à cause de la grêle. Comme tout a séché, on va essayer de sauver un maximum."

Ce sont une centaine d'hectares qui ont été touchés par la grêle pour ce céréalier.

La récolte de blé et d'orge sévèrement impactée

Pour un autre céréalier, situé à quelques kilomètres à Neuvy-Sautour, le constat est le même pour sa parcelle d'orge. Rodolphe Jeandarme fait le bilan amer, juste avant la récolte : "Avec l'assurance, on a 5% de franchise sur la grêle. Notre but c'est de ne pas arriver à la moisson et de ne rien récolter. On travaille une année entière pour pouvoir avoir du grain, c'est notre revenu de l'année, et arrivés la veille de la moisson, le passage de grêle a fait le rôle de la moissonneuse-batteuse. C'est plus mentalement que c'est compliqué pour un agriculteur."

Des phénomènes climatiques plus violents et plus fréquents, c'est le lot des agriculteurs, qui en sont conscients. Les assurances également, mais répercutent ce risque dans leur couverture, comme l'explique Rodolphe Jeandarme :  "On s'attend à voir de plus en plus de phénomènes comme celui-là avec le réchauffement climatique, des mini-tornades qu'on avait jamais vues dans l'Yonne.
C'est pour cela qu'il y a de plus en plus d'assurances qui sont proposées, avec des franchises de 20-25-30%, avec des seuils de déclenchement eux aussi de l'ordre de 25%. Ça veut dire qu'il faut au moins ça de dégâts pour déclencher des assurances, malgré tout avec une franchise qu'on perd de 25%. Vous enlevez 25% de votre revenu, pour n'importe qui, ça fait quand même mal au cœur."

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