Yonne : vétérinaire rural, un métier en pleine crise de vocation

Les vétérinaires ruraux se font de plus en plus rares dans l’Yonne. Une situation catastrophique pour les agriculteurs et pour les professionnels dépassés par la demande. Nous avons suivi l’un d’entre eux dans une journée de ses journées à rallonge.

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Les vétérinaires, seraient-ils une espèce en voie de disparition dans nos campagnes ? En Bourgogne, les déserts médicaux sont de plus en plus nombreux, surtout dans le nord de l'Yonne et à l'est de la Nièvre. Et pourtant, les besoins sont nombreux. Les agriculteurs s’arrachent les quelques vétérinaires du secteur, qui se retrouvent débordés.

C’est le cas de Marc Arbona, vétérinaire au sein de la clinique de la Croix Blanche à Cussy-les-Forges. Nous l’avons suivi dans une de ces journées. Et il a fallu courir.

Des journées XXL

Ce jeudi 17 février, à 10h, Marc Arbona tient sa permanence. Le téléphone ne tarde pas à sonner. Il doit se rendre en urgence au chevet d’une vache dans une ferme de Marigny-l'Église, dans la Nièvre. Le vélâge se passe mal.

Après de longues minutes d'efforts, le petit veau charolais est sain et sauf. Un vrai soulagement pour l’éleveur Hervé Petitot. "Dans la demi-heure qui suit, il faut qu’il soit là. Si on a un vétérinaire qui est à 60 km, quand il arrivera, on aura beaucoup moins de chance d’avoir le veau vivant. C’est pour ça que nos vétérinaires de proximité, on veut absolument les garder."

Hier j’ai fini ma tournée de visite à 21 h , sans compter les urgences qui ont suivi derrière, deux fois dans la nuit. Ça fait partie du job.

Marc Arbona

Sans l'intervention d'un vétérinaire dans l'heure, le veau et sa mère n'auraient pas survécu. Des interventions comme cela, Marc Arbona en a fait près de 5000 dans sa carrière. Un rythme de vie effréné. "Hier j’ai fini ma tournée de visite à 21 h , sans compter les urgences qui ont suivi derrière, deux fois dans la nuit. C’est un métier qui se vit en famille en fait. Mes enfants savent que papa n’est pas constamment là à la maison. On fait avec ça fait partie du job" explique-t-il.

Une crise de vocation

Au quotidien, il travaille avec une équipe de six vétérinaires. Ensemble, ils s'occupent d'une zone de 50.000 bovins. Pour cette charge de travail, il faudrait en théorie neuf vétérinaires, alors forcément les trajets sont souvent très longs. 'Il m’est arrivé de faire 600 km dans le week-end sur une quinzaine d’interventions puisqu’il y en avait quelques-uns qui étaient un peu éloignés. C’est très classique' affirme Marc Arbona.

Et la situation n’est pas prête de s’améliorer. L’Yonne ne compte que 13 cabinets ruraux sur tout le département et trois devraient fermer l'année prochaine. De plus 39 % des vétérinaires ruraux ont actuellement plus de 50 ans. Jean-Pierre Daman, le président de l’ordre des vétérinaires de Bourgogne-Franche-Comté est très inquiet. « Je ne suis pas confiant du tout. Tant que l’état ne prendra pas en main le problème de manière très très énergique, je pense que le problème va s’aggraver. La France aurait besoin de 1000 vétérinaires par an, rien que pour remplacer les vétérinaires qui partent en retraite. Pour le moment la France en forme 660. »

Les jeunes vétérinaires sont également de moins en moins nombreux à se tourner vers les animaux de rente en zone rurale, préférant s’installer dans des cabinets en ville. Une véritable crise de vocation.

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