La France interdit l'immatriculation de certains modèles de la marque Mercedes. En Bourgogne comme dans le reste de la France, de nombreux clients attendent le véhicule qu'ils ont commandé et les concessionnaires se disent en danger. Le Conseil d'Etat doit trancher mardi 27 août 2013.
L'immatriculation des véhicules Daimler/Mercedes classe A, B et CLA produits après le 12 juin 2013 reste interdite en France tant que la firme ne se conformera pas à la réglementation européenne en vigueur. C'est la position du ministère du Développement durable. Les modèles incriminés utilisent en effet un gaz de climatisation qui est interdit par l'Europe depuis le 1 er janvier sur les nouveaux véhicules.
De son côté, le constructeur allemand conteste l'interprétation des textes européens. Daimler se refuse à utiliser le nouveau fluide, baptisé R1234yf. Il met en avant le caractère inflammable du produit en cas d'accident et évoque un grave risque pour la sécurité. Daimler affirme qu'il poursuivra en justice les autorités françaises.
Reportage de nos confrères de France 2 tourné en août 2013
Pour corser le tout, rappelons que la justice française a remis en cause le blocage fait par l'Etat français. Jeudi 25 juillet, le tribunal administratif de Versailles a suspendu le blocage des immatriculations de ces véhicules par Paris. Selon l'Etat, ces véhicules représentent un danger pour l'environnement en continuant à utiliser l'ancien fluide réfrigérant, plus polluant. Il n’est pas sûr que cet argument tienne, puisque le R134A reste utilisé légalement pour les anciens modèles, c'est-à-dire la grande majorité du parc auto.
L'affaire a éclaté sur fond de contentieux franco-allemand sur la réduction des émissions de CO2 des voitures à 95 g/km : Paris soupçonne la chancelière allemande Angela Merkel, en campagne pour un troisième mandat, de vouloir torpiller ce projet européen défavorable aux grosses cylindrées des constructeurs allemands, mais pas aux petites voitures produites par les Français.
En attendant que l'imbroglio se dénoue, les consommateurs doivent prendre leur mal en patience.