L'aéroport Dijon-Bourgogne, c'est fini!

Ce lundi 12 mai 2014, la majorité des élus du conseil régional ont voté contre la reprise de l'autorité concédante de l'aéroport. Son président est favorable à une infrastructure commune à la Bourgogne et à la Franche-Comté rebaptisée Dijon-Dole.

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Des salariés de l'aéroport étaient présent dans la salle pour suivre cette session. Dans son propos liminaire, François Patriat n'entretenait pas longtemps le mystère. Il jetait l'éponge. Dans la foulée, les élus de gauche (PS-PC-EELV) du Conseil régional ont voté pour la renonciation du transfert de l'autorité concédante de l'infrastructure au 1er juin prochain, autrement dit l’autorité de gestion, ainsi que pour le fait de ne pas donner suite à la délégation de service public. Ils ont également voté contre une délibération proposant de mettre les deux lignes de vols réguliers Dijon-Toulouse et Dijon-Bordeaux, actuellement déficitaires, en obligation de service public. En clair, la renaissance de l'aéroport, que promettaient les décideurs de tous bords en 2005, a fait long feu. L'UMP, sur les trois questions liées à l'avenir de la plate forme, s'est abstenu ou a voté contre ce désengagement. 

Le reportage d'E. Sicaud et J-L. Saintain avec :

  • Jean-Marc Petit, salarié de l'aéroport Dijon-Bourgogne
  • Franck Canu, directeur de l'aéroport Dijon-Bourgogne
  • Alain Cordier, conseiller régional Europe Ecologie-Les Verts
  • Emmanuelle Coint, présidente du groupe UMP-UDI
  • François Patriat, président du Conseil régional (PS)
durée de la vidéo : 00h02mn25s
©INA



Une facture de coût serait de 13 millions d'€ pour quatre ans

Les élus de gauche renvoient ainsi l'Etat à ses responsabilités si ce dernier veut le transformer en simple aéroport d'affaires. « Le modèle économique actuel de l'aéroport ne fonctionne pas. Son coût serait de 13 millions d'€ pour les contribuables pour quatre ans. Je vous propose de ne pas retenir cette option », a expliqué le président de la Région. François Patriat s'est déclaré, par ailleurs, favorable à un aéroport commun Bourgogne/Franche-Comté qui pourrait s'appeler aéroport Dijon-Dole. Il se projette déjà ainsi dans le scénario de la fusion des deux régions Bourgogne et Franche-Comté. Le président de conseil général du Jura, Christophe Perny (PS) a saisi la balle au bond pour proposer un véritable partenariat entre les deux structures situés à une cinquantaine de kilomètres l'un de l'autre.



Une décision qui suscite bien des réactions

Ce discours a suscité un débat tendu entre élus de gauche et de droite au sein de l'hémicycle régional. Par voie de communiqué de presse, le maire socialiste de Dijon, Alain Millot, s'insurge également: « c’est un lundi noir pour notre aéroport, au-dessus duquel le ciel n’a cessé de s’assombrir ces derniers mois. Je laisse le président de région développer les raisons de son désengagement, alors même que la procédure d’appel d’offres relancée l’an dernier par le conseil régional lui-même laissait espérer une tout autre issue à ce dossier. Je regrette, pour ma part, les conséquences de l’arrêt de l’aviation commerciale (lignes régulières et vols charters) à Dijon, tout d’abord pour 23 employés de la CCI affectés à la plate forme ainsi que pour les 21 salariés de l’unique compagnie aérienne basée à Dijon. Mais aussi parce que les liaisons aériennes, complémentaires des dessertes TGV, constituent un outil d’accessibilité et d’attractivité pour notre territoire. » Et de conclure : « le Grand Dijon ne laissera pas la Bourgogne sans avions. »



Un aéroport qui connaît des turbulence : seulement 25 000 passagers par an

Malgré des investissements à hauteur de 25 millions d'euros pour rénover l'infrastructure de l'aéroport, la Région a échoué à attirer une compagnie low-cost. C'est l'aéroport jurassien de Dole qui a décroché l'atterrissage de Ryan Air. Cela lui assure environ 100.000 passagers pour 2014, c'est-à-dire quatre fois plus que Dijon. Dernier avatar en date : en mars dernier, la compagnie Corsicatours a annulé tous ses vols Dijon-Figari prévus cet été en raison des incertitudes qui pèsent sur la plateforme.
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