Le magazine Le Point a pu lire l'expertise psychiatrique attendue dans l'affaire Daval. Une nouvelle expertise délivrée par un expert auprès de la Cour d'Appel. Il a pu s'entretenir avec le mari de la jeune femme mis en examen pour meurtre sur conjoint.
C'est la dernière pièce importante que les avocats attendaient au dossier Alexia Daval. Le rapport psychiatrique sur Jonathann Daval a donc été communiqué au juge d'instruction.
Un premier rapport psychocriminologique avait conclu en juillet 2018 à une dangerosité de Jonathann Daval sur le plan criminologique. Ce rapport avait été attaqué par les avocats de Jonathann Daval, car l'expert n'avait pas rencontré en personne le suspect.
Un nouvel expert mandaté par le juge d'instruction a pu rencontrer cet été le jeune homme incarcéré depuis la fin janvier 2018 à la prison de Dijon dans une cellule individuelle.
"Je l'ai étranglée, et je l'ai frappée, je voulais qu'elle se taise"
Selon le magazine Le Point, le rapport d'expertise décrit une situation difficile sur le plan conjugal. Avec un couple en difficulté autour d'un désir d'enfant. "Elle est devenue violente, en paroles et en actes, et m'humiliait en me disant que j'étais bon à rien, que je n'étais pas un mec" aurait expliqué Jonathann Daval à l'expert. Le soir du drame, tout a basculé. Jonathann Daval aurait confié à l'expert n'avoir jamais été violent par le passé. "Je me demande comment on peut en arriver à faire une telle chose. Je n'ai jamais été violent, la psychologue (de la prison) m'a dit que c'était la "cocotte-minute" qui avait explosé. Ce soir-là, c'est la première fois que je frappais quelqu'un" aurait confié Jonathann Daval à l'expert. "T'es pas un homme". Ces mots d'Alexia Daval auraient poussé Jonathann Daval à l'irréparable. "Elle m'a dit, tu n'es pas un homme ! Elle m'a frappé avec les pieds et les mains, elle m'a poussé, alors je l'ai bloquée, je l'ai étranglée, et je l'ai frappée, je voulais qu'elle se taise" cite le magazine Le Point.
Une personnalité de type obsessionnel
Selon le magazine Le Point, l'expertise révèle plusieurs aspects sur la personnalité du suspect. Jonathann Daval aurait une personnalité de type obsessionnel et souffrirait d'une pathologie de personnalité. Mais aucun trouble n'est venu abolir son discernement au moment de la mort d'Alexia. Sa responsabilité pénale sera engagée. Il pourra être jugé devant une cour d'assises, celle de la Haute-Saône courant 2020 espèrent les avocats. D'après le Point, qui cite le rapport d'expertise, le mari d'Alexia a agit dans un contexte de difficulté conjugale et de troubles personnels. L'informaticien aurait développé dès l'adolescence des troubles obessionnels compulsifs, les TOC. Des troubles sévères qui se manifestent par un amour de l'ordre et de la propreté. D'après le Point, les surveillants de la prison de Dijon surnommeraient sa cellule, la maison de Barbie, pour l'ordre qui y règne.
Un refoulement de l'agressivité
L'expert auprès de la Cour d'Appel de Lyon aurait détecté également chez Jonathann Daval, un refoulement de l'agressivité se cachant derrière le visage d'un homme juste, droit et pondéré. Une violence longtemps contenue pourrait expliquer son passage à l'acte, la mort par coups et strangulation de sa femme lors d'une dispute conjugale au domicile du couple.
Jonathann Daval avait eu de multiples problèmes de santé par le passé
Une surdité à une oreille dès l'enfance, un asthme sévère, une scoliose, un corset à l'adolescence, un suivi psychologique dès l'adolescence pour ses TOC... selon le Point qui cite le rapport psychiatrique, le mari d'Alexia Daval avait été fragilisé sur le plan psychopathologique.
Un procès en 2020 avec le risque d'une peine pouvant aller à perpétuité
Pour le meurtre de son épouse de 27 ans, Jonathann Daval encourt une peine de prison à perpétuité devant la cour d'assises de Haute-Saône.
"On espère un procès devant la cour d'assises de Vesoul d'ici le mois de juin 2020. Ces deux années ont été riches d'enseignements et d'évolution et on peut enfin aborder le vrai procès de Jonathann Daval devant les assises" expliquait à France 3 Franche-Comté Me Randall Schwerdorffer.
Dans sa cellule individuelle de la prison de Dijon, Jonathann Daval irait mieux. "On le trouve beaucoup plus serein depuis qu'il a tout dit. Il attend impatiemment son procès" ajoute l'avocat bisontin. À la question, Jonathann Daval se prépare-t-il à cette échéance depuis sa cellule ? La réponse est la suivante : "Avec Jonathann Daval, on ne prépare rien. La seule chose qu'il y aura dans ce procès, c'est sa spontanéité. On compte sur cela pour que la cour d'assise soit éclairée" lance Me Schwerdorffer.