Au lendemain d’élections régionales sans vainqueur véritable et marquées par une forte poussée du Front national, les partis politiques se projettent déjà vers la présidentielle de 2017.
Quel est le bilan des élections régionales 2015 ?
L'heure des comptes a sonné après un second tour qui a été marqué par :- un bond de la participation (58,53% contre 50,08% au premier tour)
- une victoire des Républicains dans sept régions métropolitaines
- la victoire des socialistes dans cinq régions, dont la Bourgogne Franche-Comté acquise sur le fil
- l’échec du FN à conquérir une des treize régions même s’il a enregistré un nouveau score record.
"La défaite pour tous !" C'est la une de @LaCroixCom qui résume le mieux le résultat de ces #élections #regionales pic.twitter.com/6IMGOKcCHn
— David Lanaud du Gray (@ddldg) 13 Décembre 2015
Le Front National - qui était en tête dans six régions après le premier tour - a échoué dans le nord, en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), dans le Grand Est, ainsi qu’en Bourgogne-Franche-Comté où Sophie Montel a obtenu 32,44% des voix.
L’échec du FN à transformer l'essai découle d'une combinaison de facteurs : mode de scrutin, "front républicain", mobilisation des électeurs, mais aussi "plafond de verre" qui l'empêche de gagner des seconds tours, selon les analystes.
Battue largement dans le Nord-Pas-de-Calais où la gauche s'était retirée pour faire barrage à l'extrême droite, Marine Le Pen a toutefois lancé en vue de 2017: "rien ne pourra nous arrêter".
Victoire à la Pyrrhus pour le système ce soir, qui a démontré dans les faits la réalité de l'UMPS. En avant amis patriotes ! #Régionales2015
— Sophie Montel (@Sophie_Montel) 13 Décembre 2015
Quel est le score de la droite et de la gauche ?
La gauche, qui avait appelé à voter pour la droite dans trois régions où le FN était en bonne position de l'emporter, "n'a pas eu la déroute annoncée", selon la formule du patron du PS Jean-Christophe Cambadélis.
Alors qu'elle dirigeait la quasi totalité des anciennes régions, la gauche ne détient que 5 des 13 nouvelles grandes régions : Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Bretagne, Centre-Val-de-Loire et Bourgogne-Franche-Comté.
De leur côté, Les Républicains de Nicolas Sarkozy alliés aux centristes ne réalisent pas de "vague bleue", mais ils emportent tout de même sept régions : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Paca, Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, Auvergne-Rhône-Alpes, Pays-de-la-Loire et Normandie, l'Ile-de-France et la Réunion.
A ceux qui veulent débattre de la ligne, je veux redire que nous ne l'emporterons que dans l'union la plus large.
— François SAUVADET (@sauvadet) 13 Décembre 2015
Pourquoi ces régionales sonnent-elles comme des avertissements ?
A droite comme à gauche, le ton n'est pas à l'euphorie : "succès sans joie" pour le numéro un du PS Jean-Christophe Cambadélis". Il a demandé à l'exécutif une "inflexion" pour les 18 mois à venir, "contre la précarité et pour l'activité" mais aussi "pour faire barrage aux inégalités".
"Tout cela nous oblige à entendre davantage les Français, à agir sans relâche, plus vite, pour obtenir plus de résultats", a assuré le Premier ministre Manuel Valls, citant en particulier l'emploi.
Le gvt doit comprendre qu'on ne peut sacrifier notre industrie,retirer des services p.,diminuer les moyens des communes sans conséquences...
— Gaëtan Gorce (@GGorce) 14 Décembre 2015
A droite, Nicolas Sarkozy a promis de prendre en compte "les avertissements" lancés aux régionales et de répondre aux "grandes questions qui angoissent les Français" (Europe, chômage, sécurité...).
A quelques mois de la primaire de la droite, certains de ses challengers n'ont pas tardé à se faire entendre. Pour Bruno Le Maire, les Français attendent "une autre politique" et "des visages nouveaux, y compris à droite". Numéro 2 du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet a de nouveau critiqué le "ni PS ni FN" porté par l'ex-chef de l'Etat.