Santé : les centres dentaires Dentexia sont liquidés

La justice a prononcé la liquidation judiciaire de l'association Dentexia, qui proposait des prestations dentaires low cost dont de nombreux patients se sont plaints. Le centre de Chalon-sur-Saône avait été suspendu par l’ARS.

Que proposait le groupe Dentexia ?

Dentexia a été créé par un consultant, Pascal Steichen, sous la forme d'une association.
Son concept : salarier les dentistes, les concentrer sur les soins grâce à l'emploi en nombre d'assistantes et rationaliser les actes, en regroupant notamment en un seul rendez-vous ce qui pourrait être fait en plusieurs. Au plus fort de son activité, Dentexia avait des centres à Paris, Chalon-sur-Saône et Lyon.

Mardi 1er mars, l'Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté a décidé de suspendre le centre de Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, pour "insuffisance des mesures d'hygiène et de désinfection". Début février, l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes avait fait de même avec le centre Dentexia "Tête d'or" à Lyon. En conséquence, il n'y avait plus que deux centres en activité, un à Lyon, l'autre en banlieue lyonnaise, à Vaulx-en-Velin.



Pourquoi l'association Dentexia a-t-elle été carrèment liquidée ?

Vendredi 4 mars 2016 la première chambre civile du tribunal de grande d'instance d'Aix-en-Provence a rejeté le plan de reprise de la société Adental Hodling, qui détient d'autres centres associatifs - les centres Dentego -, et prononcé la liquidation de l'association.

Des centaines de patients ont lancé des procédures en justice et un "Collectif contre Dentexia" réunit déjà 1 000 personnes.
Beaucoup de prestations n'ont pas été réalisées jusqu'au bout et certaines ont été mal faites. "C'est une décision ahurissante. Qu'est-ce qu'on va faire de tous ces patients qui vont être laissés pour compte ?", déclare l'avocat de Dentexia, Me Philippe Rudyard Bessis.

"Il va désormais y avoir beaucoup de plaintes de personnes du collectif qui attendaient la décision d'aujourd'hui pour savoir si elles allaient plus loin", estime Abdel Aouacheria, à l'origine du collectif. Le "Collectif contre Dentexia" doit se réunir samedi 5 mars 2016 autour d'un avocat pour étudier les suites judiciaires à donner.

Pourquoi la liquidation judiciaire était-elle inévitable ?

Dans ses motivations, le tribunal estime que la "liquidation judiciaire est inévitable quelle que soit l'option choisie". Il met également en cause le mode de fonctionnement des centres low cost Dentexia, et qui devait être appliqué à l'identique, selon le tribunal, par Dentego. "Cette offre s'inspire singulièrement du modèle d'organisation mis en place" par Pascal Steichen (le fondateur de Dentexia, ndlr) "lors de la création de Dentexia et enseigné par ce dernier à l'occasion de séminaires destinés aux dirigeants de centres dentaires", et visant principalement à améliorer la rentabilité, relève la justice.

L'offre "ne fait pas état de la qualité des soins susceptibles d'être réservés à des patients démunis ni aux soins de premiers secours", poursuivent les juges, qui estiment que "les grands principes ayant gouverné la loi Bachelot semblent avoir été oubliés au profit d'une organisation mercantile".
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