Les dirigeants de la Brittany Ferries jouent aux abonnés absents. Elus et syndicats étaient ce matin au ministère des transports pour tenter une conciliation... sans la direction de la compagnie maritime !
"Je regrette leur absence, mais le dialogue n'est pas rompu", a affirmé Frédéric Cuvillier, le ministre des Transports, lors d'une conférence de presse improvisée à la fin de la réunion à laquelle participaient syndicats et élus de Bretagne.Comment ne pas perdre la face après le camouflet infligé par la Brittany Ferries, ce matin ? Les dirigeants de l'entreprise n'ont pas jugé bon de se présenter au ministère des Transports qui tentait une conciliation pour mettre fin au conflit qui oppose syndicats et direction de la compagnie maritime.
La situation était ubuesque : comment renouer le dialogue entre syndicats et direction... en l'absence des dirigeants ? Elus, syndicalistes et personnels du ministère se sont mobilisés pour rien, ou presque.
Depuis plusieurs années, l'entreprise bretonne, qui dessert la Grande-Bretagne, l'Irlande et l'Espagne, est confrontée à des difficultés financières. Elle aurait accumulé plus de 70 millions d'euros de pertes.
Début juin, elle avait annoncé la suppression de plusieurs traversées avant et après-saison et la mise en place d'un plan de retour à la compétitivité, avec réduction de coûts salariaux et suppression de certains avantages. C'est cette annonce qui avait provoqué un mouvement social.
Créée en 1973, la Brittany Ferries (BAI SA) revendique 2,6 millions de passagers transportés par an, dont 85% de Britanniques.