Le directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), Dominique Maraninchi, a été convoqué par les juges chargés de l'affaire Médiator. L'ANSM pourrait être mise en examen pour homicide involontaire et blessures involontaires.
L'agence nationale de sécurité du médicaments et des produits de santé (ANSM) pourrait être mise en examen dans l'affaire du Médiator. Son directeur, Dominique Maraninchi, vient en effet d'être convoqué par les juges chargés du dossier. C'est la ANSM elle-même qui a annoncé cette procédure via un communiqué, expliquant que "les magistrats envisagent une mise en examen de l'ANSM, en la personne de son représentant légal, pour les chefs d'inculpations d'homicide involontaire et blessures involontaires, pour des fautes de négligence commises entre 1995 et 2009" Il est reproché à l'ANSM "d'avoir contribué à créer la situation qui a engendré le dommage des victimes et de n'avoir pas pris les mesures permettant de l'éviter".
En février dernier, deux autres anciens responsables de l'ANSM (anciennement AFSSAPS) Jean-Michel Alexandre et Eric Abadie, avaient déjà été mis en examen, respectivement pour "participation illégale d'un fonctionnaire dans une entreprise précédemment contrôlée" et pour prise illégale d'intérêt.
Le Médiator, qui contient une molécule coupe-faim, le benfluorex, a été prescrit pendant trente ans, d'abord contre l'excès de graisses dans le sang, puis comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids, avant d'être retiré du marché le 30 novembre 2009. Il serait à l'origine de 500 à 200 décès.