Vendredi, le portique écotaxe situé près de Landivisiau a été abattu par un collectif défendant l'agroalimentaire breton. Des images qui n'ont pas manqué de faire réagir, notamment dans le monde politique.
Rapidement, le député UMP Marc Le Fur a fait savoir le jour même qu'il soutenait les auteurs de cette action: « Je comprends tout à fait la détermination des paysans, des ouvriers et des chefs d’entreprises qui contestent l’écotaxe. L’écotaxe est un impôt de trop pour la Bretagne qui arrive au pire moment alors que notre agriculture et notre agroalimentaire connaissent une période extrêmement difficile. » Le député costarmoricain ne mâche ainsi pas ses mots. Le collectif a également reçu le soutien du mouvement Bretagne et Progrès de Christian Troadec.
Du côté du syndicat CGT qui avait décidé de manifester le même jour à Quimper pour remettre au préfet une lettre destinée au ministre de l'Agriculture, on ne cautionne pas l'acte de destruction en lui-même mais on relaie un message similaire. Plusieurs députés socialistes du Finistère ont, quant à eux, condamné l'action rappelant que des aménagements ont été votés à l'Assemblée nationale pour réduire l'impact de l'écotaxe sur l'économie bretonne. En effet, selon des amendements votés en avril dernier, l'écotaxe sera minorée de 50% en Bretagne et la collecte de lait sera exonérée. Jean-Jacques Urvoas, député PS et président de la Commission des lois, dit ainsi ne pas comprendre que l'on s'attaque à une installation qui n'est pas encore en activité.
L'écotaxe doit entrer en application le 1er octobre. D'ici là, le vif débat sur son application en Bretagne ne semble pas prêt de s'arrêter.
Le reportage de Mathieu Herry et Yannick Sohier :
L'écotaxe a été validée par le Conseil Constitutionnel
Le Parlement a définitivement adopté le 23 avril le projet de loi portant diverses dispositions en matière d'infrastructures et de services de transports, qui a notamment fixé les modalités d'application de l'écotaxe poids-lourds. L'écotaxe doit entrer en vigueur le 1er octobre. Elle doit s'appliquer à tous les véhicules de transport de plus de 3,5 tonnes, circulant
sur le réseau national non payant, selon des barèmes kilométriques. Elle est due par le client du transporteur.
Le produit de l'écotaxe servira à financer les nouvelles infrastructures de transport au service d'une mobilité plus durable, selon le ministre des Transports Frédéric Cuvillier.