Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Quimper après la grave blessure subie samedi par un manifestant qui participait au rassemblement organisé près du portique de Pont-de-Buis (Finistère) contre l'écotaxe devant frapper les poids lourds, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
"Une enquête judiciaire a été ouverte, comme c'est le cas lorsqu'il y a des blessés graves", a indiqué le procureur de Quimper Eric Tufféry, précisant qu'elle avait été confiée à la brigade de recherches de Châteaulin. L'homme a eu la main arrachée lors de scènes s'apparentant à de la guérilla entre manifestants et gendarmes mobiles autour du portique. Venu en famille, il n'avait pas encore été entendu lundi en fin de matinée en raison de la gravité de sa blessure provoquée par une "grenade dite explosive", a ajouté le procureur de la République.
"Il l'a prise dans la main", a assuré M. Tufféry. "Est-ce qu'il voulait la renvoyer vers les policiers ou la repousser plus loin, ça on ne sait pas", a-t-il dit. Les heurts ont opposé un millier de manifestants contre cette nouvelle taxe pour les camions devant entrer en vigueur au 1er janvier et environ 150 gendarmes mobiles, renforcés au cours de la journée par une centaine de CRS. Les forces de l'ordre tentaient de protéger le portique enjambant la voie express RN 165, le dernier des trois installés dans le Finistère encore en place. Les affrontements ont fait neuf blessés au total, deux légers et un grave du côté des manifestants et six légers du côté des gendarmes et des CRS. Une nouvelle manifestation contre l'écotaxe et pour l'emploi en Bretagne est prévue samedi à Quimper.