Une France à 14 régions et une Bretagne qui garde ses frontières actuelles : le redécoupage proposé par le gouvernement déçoit les partisans d'une Bretagne à cinq départements... Mais aussi les avocats, dont la carte judiciaire est fondée sur la Bretagne historique.
Les avocats aussi montent au créneau contre la nouvelle carte des régions présentée par par Francois Hollande dans le cadre de la réforme territoriale. Et ce n'est pas surprenant. Ils s'étaient déjà révoltés contre la réforme Dati en 2007 pour les mêmes raisons. En effet, la carte judiciaire est fondée sur la Bretagne historique depuis près d'un millénaire. Par exemple, les tribunaux de première instance et de grandes instances bretons comprennent aussi ceux de Nantes et Saint-Nazaire.
Me Erwann Costiou, avocat au barreau de Quimper, déclare que les avocats mobilisés ont voulu rappeler que la Bretagne à cinq départements est pour eux "une réalité" :
C'est le moment où jamais de rétablir cette incohérence. La cour d'appel de Rennes fonctionne sur cinq départements. La scission judiciaire comprend, elle, la dimension humaine, économique sociologique de la Bretagne"
Avant l'ouverture des débats parlementaires sur cette réforme, ils tiennent à "apporter leur petite pierre à l'édifice" et à dénoncer "une insulte à l'histoire et à la géographie", explique Me David Rajjou, avocat au barreau de Brest.
Marylise Lebranchu plaide sa réforme auprès de tous les élus de France
De son côté, Marylise Lebranchu, la ministre de la décentralisation et de la fonction publique, a entrepris un tour de France pour expliquer cette nouvelle organisation. Ce vendredi, elle était l'invité du journal de France 3 Bretagne.Pourquoi ne pas avoir opté pour une carte judiciaire de la Bretagne à cinq départements ? En France, le plus souvent, "la carte des cours d'appels ne colle pas aux cartes des régions" défend la ministre.
L'option d'une réunification de la Bretagne est-elle définitivement écartée? "Rien n'est jamais définitif, répond Marylise Lebranchu. Tout est possible, c'est le Parlement qui va décider. "
La ministre va continuer son "Tour de France", elle se rendra la semaine prochaine à Lille.