Si 530 personnes ont repris le travail ce matin à l'abattoir Gad de Josselin, dans le Morbihan, cent-vingt salariés non repris par l'entreprise, se sont retrouvés ce matin au centre culturel à l'invitation de la CFDT. Ils se sont rendus ce midi devant la Préfecture de Vannes
A l'issue de la réunion organisée par la CFDT ce matin, les salariés licenciables de Gad Josselin ont décidé d'aller manifester devant la préfecture de Vannes. Une délégation a été reçue par le Préfet du Morbihan. Elle demande que le Plan de sauvegarde de l'emploi, tel qu'il leur a été présenté, ne soit pas homologué aujourd'hui par l'Etat, afin que les mesures d'accompagnement pour les personnes perdant leur emploi, soient renforcées.
Le Préfet doit homologuer, ou non, le PSE aujourd'hui. Il donnera sa décision ce soir aux syndicats, alors qu'une nouvelle réunion est programmée avec les salariés demain matin à Josselin.
Une réunion à l'appel de la CFDT ce matin pour les salariés non repris
L'ambiance était plutôt lourde ce matin dans la salle du centre culturel de Josselin. Après des mois d'incertitude et de crise, 225 salariés des abattoirs Gad de Josselin, lors d'un cérémonial assez éprouvant, ont appris vendredi qu'ils n'étaient pas gardés par la SVA Jean Rozé, filiale d'Intermarché et repreneur de l'entreprise. Tous les salariés de l'entreprise, 755 personnes, étaient convoqués un par un pour apprendre le sort qui leur était réservé.
Cent-vingt d'entre eux se sont donc déplacés ce matin à l'initiative de la CFDT, qui a annoncé son intention de contester le PSE. Une réunion de la dernière chance, à laquelle ne croient plus beaucoup les personnes présentes, qui reprochent au syndicat de ne pas les avoir suffisamment informé, ni soutenu durant ces mois difficiles. Les discussions se sont poursuivies entre salariés et syndicalistes, dans un climat assez tendu.
Pour la CFDT, l'Inspection du travail est allée un peu vite en besogne
Le syndicat dénonce un vice de procédure, l'Inspection du travail a en effet autorisé les administrateurs judiciaires à informer les salariés qu'ils étaient licenciables, dans le cadre d'un PSE non encore homologué, de plus les modalités du plan de sauvegarde pour l'emploi ne sont pas conformes à ce que la CFDT espérait. Le syndicat pointe notamment l'insuffisance des reclassements, du budget formation et de la durée d'accompagnement des personnes licenciées. La CFDT a donc saisi l'inspection du travail afin qu'elle n'autorise pas ce PSE en l'état.
Le reportage à Josselin et Vannes (56) de Stéphane Izad et Philippe Beaugey
Interviews :
- Jean-Marc Thépaut, secrétaire inter-professionnel UD CFDT
- Annick Le Guével, secrétaire CE GAD Josselin
- Patrick Piguel, délégué CFDT GAD Josselin