Les juges d'instruction n'ordonneront pas de contre-expertise dans l'enquête sur le décès de Thierry Morfoisse, un chauffeur de 48 ans mort en juillet 2009 après avoir déchargé des algues vertes à Binic (Côtes-d'Armor).
Une première expertise versée au dossier à l'été 2012 avait écarté un lien certain entre le décès de Thierry Morfoisse et la respiration du gaz toxique (hydrogène sulfuré) émanant des algues vertes lorsqu'elles se décomposent.
Les trois experts avaient réaffirmé ces conclusions dans un rapport complémentaire en octobre, qui avait suscité la colère des proches de Thierry Morfoisse, lesquels avaient
demandé une contre-expertise aux magistrats du pôle santé publique de Paris.
Pas de lien avec le décès
Les magistrats ont rejeté cette requête vendredi, au motif qu'elle a été formulée hors du délai légal. Dans leur ordonnance, les juges ont cependant repris les conclusions des experts qui n'ont pas pu "établir un lien certain entre la respiration d'hydrogène sulfuré dans les moments précédant la mort et celle-ci" et attribuent le décès à un infarctus du myocarde.Prochain non-lieu?
Ce refus de contre-expertise pourrait augurer d'un prochain non-lieu dans cette affaire. Un non-lieu déjà redouté avant la demande de contre-expertise demandée par la famille du chauffeur.Une seconde instruction est toujours en cours à Paris sur la problématique des algues vertes dans les Côtes d'Armor. Elle porte à la fois sur le décès en juillet 2009 d'un cheval sur une plage de Saint-Michel-en-Grève et sur la mort de 36 sangliers en juillet 2011 dans l'estuaire du Gouessant.