Pour ce 75ème aniversaire de la victoire des alliés sur l'Allemagne nazie, les anciens combattants ont été invités à rester chez eux. Les commémorations se sont déroulées sans public selon un protocole strict en raison de la pandémie.
En ce 8 mai 2020, devant le monument aux morts de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), on ne badine pas avec les règles de distanciation sociale. Des marquages au sol pour chaque personnalité. Six au total. Maire, député, président du département, préfet, délégué militaire départemental et représentant des anciens combattants. Un maître de cérémonie, deux drapeaux seulement. Aucun ancien soldat. Une cérémonie interdite au public pour la première fois en 75 ans.
"C'est important de préserver nos anciens. Ils sont porteurs d'une mémoire citoyenne", explique Guillaume Le Meur, directeur de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre des Côtes-d'Armor, "ils sont fragiles, c'est essentiel qu'ils restent chez eux. Pour mieux les retrouver plus tard".
"La paix, c'est elle la plus grande victoire du 8 mai 1945". Seul au pupitre, le préfet des Côtes-d'Armor Thierry Mosimann lit un texte du président. A bonne distance du petit comité réuni pour célébrer la fin de la seconde Guerre mondiale. Très loin, quelques citoyens accompagnent la cérémonie. Ils veulent se souvenir de ce moment de l'histoire, quel que soit le présent.
"Mon grand-oncle s'est battu en 1940 dans un régiment de Spahis algériens avant le repli des troupes", raconte Marc, "c'est un hommage drôlement important pour moi. On évoque rarement les troupes coloniales".
Après le champ des partisans, les haut-parleurs entonnent la Marseillaise. La célébration a duré un quart d'heure.