Le secrétaire d’Etat à la Mer et les pêcheurs se sont rencontrés ce samedi matin, 1er avril, à la criée d’Erquy, dans les Côtes d'Armor. Malgré le soutien apporté par Hervé Berville, les pêcheurs professionnels vont poursuivre leur mouvement « filière morte » jusqu’au moins lundi 10 heures. L'Europe est dans leur collimateur.
La colère des pêcheurs n’est pas encore retombée. Après deux journées "ports morts" , avec un gros rassemblement à Brest le 30 mars, puis à Quimper et Lorient le 31 mars, environ 200 pêcheurs ont rencontré le secrétaire d’Etat à la Mer Hervé Berville ce samedi matin à Erquy, dans les Côtes d’Armor.
Ce dernier leur a assuré du soutien de l'Etat français sur la question des réductions de zones de pêche et l'instauration du plan Natura 2000, alors que l’Union européenne souhaite interdire, d’ici 2030, la pêche de fond (chalut et dragage) dans les zones protégées.
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Hervé Berville, ex-député de la deuxième circonscription des Côtes d'Armor, doit se rendre à Bruxelles ce mardi 4 avril.
Pour lui, "cette proposition (de la Commission européenne) balaie d’un revers de la main tous les efforts qui ont été faits ici par les pêcheurs. Je prends juste l’exemple de la coquille, de la langoustine, de l’huître plate (...) Cette décision est déconnectée de la réalité. Moi mon message il est très clair, au nom du gouvernement je veux dire que cette proposition ne peut pas s’appliquer car ce serait condamner la pêche artisanale française".
Une proposition de Bruxelles, pas une directive
La France a bien précisé que les zones Natura 2000 ne seront pas interdites aux chaluts de fonds et aux dragages pour les années à venir.
"C'est juste une recommandation de Bruxelles, je crois qu'il y a eu un peu de malentendu sur les termes, affirme Grégory Métayer, président du comité des pêches des Côtes d'Armor. La France a bien clairement signifié qu’elle ne l’appliquerait. On voulait l’entendre, et on voulait que ce soit mis par écrit. C’est ce que Hervé Berville a fait".
Au Guilvinec, les pêcheurs veulent poursuivre le mouvement
Pendant ce temps, d’autres pêcheurs se sont réunis en assemblée générale à la criée du Guilvinec, dans le Finistère. Ils ont décidé de poursuivre le mouvement, au moins jusqu’ à lundi 10 heures. Un vote aura lieu et les marins décideront s’ils repartent en mer ou non.
La profession souhaite maintenant que la situation se débloque. Mais il reste quelques problèmes à régler au niveau des cétacés, notamment pour les pêcheurs du sud-finistère.
"Demain, on doit aller à Bruxelles pour plaider notre cause, précise Grégory Métayer. On veut leur faire comprendre que la France ne suivra pas leurs recommandations pour les zones Natura 2000".
Peu de poissons sur les étals
Les conséquences sur les différents lieux de consommation se font ressentir. Les étals des poissonneries et sur les marchés notamment aux Lices à Rennes ce samedi matin, étaient bien maigres.
D’ici la semaine prochaine, on devrait retrouver du poisson français sur les étals.