La consommation de fruits et légumes bio a diminué de 11% en 2021, tirant les prix à la baisse. Les maraîchers bio se voient contraints de réfléchir à de nouvelles stratégies.
Sur ce marché de Saint-Brieuc, le seul stand de fruits et légumes bio peut compter sur certains clients, inconditionnels du bio. Peu importe les prix. "Ici on habite en milieu rural, quand on voit les champs grillés par les pesticides, on n'a pas envie de manger derrière", témoigne une cliente.
Les prix ont chuté de 5% en un an
Pourtant globalement, les volumes de ventes de légumes bio ont diminué de 11% en 2021 par rapport à l’année précédente selon l'IRI, l'Institut de Recherche et d'innovation. Et moins de demandes, c’est un marché plus tendu et donc des prix qui chutent : - 5% entre 2020 et 2021.
Je travaille 60h/semaine pour un peu plus de 1000 €/mois. J’estime que j’ai le droit à mieux que ça.
Erwann RavaryMaraîcher bio
Pour Erwann Ravary, maraîcher bio installé à Boisgervilly à 35 kilomètres à l’ouest de Rennes, difficile de baisser les prix. Il ressent une concurrence de l'agriculture conventionnelle de plus en plus forte à travers des labels plus ou moins fiables. "Il y a beaucoup de labels, ça devient difficile pour les consommateurs de savoir ce que signifie chaque label et ce qu’il garantit."
Mais hors de question pour Erwann de baisser ses prix de vente : "Je travaille une soixantaine d’heures par semaine et l’an dernier j’ai gagné 14 000 € dans l’année (un peu plus de 1000 €/mois). J’estime que j’ai le droit à mieux que ça."
Expliquer les coûts de revient aux clients
Avec des semences plus chères, des salariés à rémunérer, le maraîcher a calculé le coût de production de chacun des 50 légumes qu'il cultive. "Ça me permet d’expliquer le prix au client. Je pense que je vais afficher ce qui rentre en compte dans le prix de revient."
Une démarche d'autant plus adaptée qu'il a décidé de cesser les ventes aux coopératives pour se concentrer uniquement sur la vente directe.