[CARTE] Points de blocages des Gilets jaunes : les lieux, les causes, les risques

Ce samedi 17 novembre, les Gilets jaunes envisagent de bloquer une partie du territoire français. Un mouvement de grogne populaire qui touche également la Bretagne et qui inquiète les autorités. Retrouvez sur cette carte interactive les points de blocage ou d'actions envisagés dans la région.

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Ronds-points, stations-service, centres commerciaux. Quels points de blocage sont prévus ce week-end ? Les opérations escargot vont-elles se multiplier ? Certaines routes vont-elles devenir impraticables ce samedi 17 novembre ? Pourra-t-on sortir des villes, y entrer librement
Pas sûr. C'est en tout cas l'objectif de l’appel au blocage des Gilets jaunes sur les réseaux sociaux.

Le site Internet des organisateurs Blocage du 17 novembre 2018 recense plus de 1000 rassemblements sur tout le territoire.
D’après l’AFP et de source policière, environs 1500 actions seraient attendues sur l’ensemble de la France. Une centaine seulement déclarées en préfecture. 
En Bretagne, c'est une quarantaine de rassemblements qui pourrait perturber fortement l'accès aux grandes villes de la région. Au programme : des blocages, filtrages, mais aussi des opérations escargot et des manifestations.

Si l’on jette un œil à la carte des mobilisations des Gilets Jaunes, la liste est copieuse. En fait, il est impossible de savoir combien de personnes se mobiliseront et combien d’actions seront effectivement menées. D’une part, parce qu’il peut y avoir plusieurs actions sur une même commune. D’autre part, parce que tous les points d’actions ne figurent pas forcément sur cette carte.

Pour connaître les points de blocage, zoomez sur cette carte Wemap, réalisée à partir des points de blocage prévus samedi par les organisateurs, pour retrouver la commune qui vous intéresse.
 
S'agissant d'un mouvement spontané, hors des organisations syndicales, politiques ou associatives, les informations sont difficiles à vérifier. Les internautes de Concarneau par exemple nous ont fait savoir qu’il y aurait une mobilisation dans leur commune et jeudi dernier, elle n’apparaissait pas sur cette carte.

A  contrario, une action prévue à Dinan y figurait toujours alors que les organisateurs avaient jeté l’éponge. Mais rien ne dit que d’autres organisateurs n’ont pas pris le relais ou qu’il n’y aura pas une mobilisation spontanée à Dinan.
 

Un casse-tête pour les préfectures


De leur côté les préfectures ne nous communiquent pas toutes les informations sur les manifestations parce qu'elles ont du mal à les valider. Du coup les préfectures redoublent de mises en garde vis-à-vis des organisateurs parce-qu'elles s'inquiètent de la sécurité autour de ces actions.

Ce mouvement de protestation ce sera un baptême du feu pour Christophe Castaner successeur de Gérard Collomb nommé au ministère de l’Intérieur il y a tout juste un mois. Il a averti " Aucun blocage ne sera toléré ", et que les forces de l'ordre interviendront pour lever tout "blocage total".

Alors les préfectures en Bretagne comme dans toute la France, relayent son discours en rappelant aux organisateurs les règles de droits qui régissent les manifestations.

D'ordinaire ce sont les déclarations en préfecture qui permettent aux autorités d'évaluer les mouvements sociaux et de décider des mesures de sécurité à prendre.

     "C'est un vrai casse-tête. Sans déclarations, les préfets ne peuvent pas faire une demande précise de renforts policiers, ni savoir combien de forces de l'ordre sont nécessaires, et où", note une source policière.

     "Trente unités de forces mobiles sont mises à disposition des préfets pour intervenir en renfort des effectifs normaux de police et de gendarmerie", précise-t-on au ministère de l'Intérieur, où une cellule de crise sera mise en place samedi, en lien avec le ministère des Transports.

            "Il y a le problème de la mobilisation policière, mais aussi celui des consignes qui seront données", s'inquiète une autre source au sein de la police. "Est-ce qu'il faudra évacuer les manifestants, au risque que ce soit des familles avec enfants, ou verbaliser ?", s'interroge-t-elle.


L'expression d'un ras-le-bol

Ce mouvement de citoyens regroupés derrière l'étendard des Gilets jaunes, part d'une protestation contre la hausse du prix des carburants et des taxes. 

Face à cette protestation populaire grandissante, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé ce mercredi matin des aides pour aider les automobilistes à supporter cette augmentation du coût de l'essence. Par contre, pas question d'annuler les taxes sur le carburant, transition écologique oblige. Le chef du gouvernement a précisé qu'il n'allait "pas annuler la taxe carbone", en dépit de la mobilisation et d'ajouter "nous n'allons pas renoncer à être à la hauteur de cet enjeu qui est considérable".

Pour autant, ces annonces gouvernementales ne semblent pas avoir d'impact sur la détermination des organisateurs des manifestations de ce samedi. Illustration du côté de Saint-Brieuc.


Le point de vue du politologue

Romain Pasquier est directeur de recherche au CNRS (Centre de recherches sur l’action politique en Europe) et enseigne à Sciences Po Rennes. Nous lui avons demandé ce qu'il pensait de ce mouvement né sur les réseaux sociaux et s'il voyait des similitudes entre Gilets jaunes et Bonnets rouges. 

 
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