Fougères : il explique pourquoi il organise les actions des gilets jaunes

Alors que Christophe Castaner lance un avertissement aux contestataires des hausses des carburants, eux s'organisent sur Facebook. Mais qui sont-ils ces gilets jaunes qui ont décidé de crier gare au gouvernement ? Quelles motivations à leur mouvement et jusqu'où iront-ils ?

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L'en-tête de la page Facebook donne le ton : Bloquons tout. avec une première publication au titre explicite "Arrêtons d'en parler, faisons le !"

Il y a trois bonnes semaines que Robin (nom d'emprunt) a créé la page Blocage National Contre La Hausse Du Carburant #Fougères.  Depuis il n'a pas cessé de voir grossir le nombre de ses fans. Autour de lui s'est formée une petite équipe de six contributeurs qui se réunissent le soir après le boulot et organisent leur communication.
 


Qui sont-ils ?

Tout de suite, Robin se définit comme un chef d'entreprise. C'est une petite boîte du bâtiment qui compte quatre salariés et trois camionnettes. Et c'est là que le bât blesse : les frais de carburant pour ses déplacements et ses chantiers ont grimpé, comme toute la France a pu le constater, avant même que le gouvernement n'institue une taxe écologique sur le diesel et l'essence. "Nous sommes maintenant un groupe qui compte six chefs d'entreprises de l'artisanat et du commerce. On a l'impression d'être taxé de toutes parts".

Comme un peu partout en France ils appellent à réagir. Sur leur site ils ont publié l'événement pour appeler la population à les rejoindre le 17 novembre. Ils ont à ce jour 350 promesses de participation et 900 intéressés.

Après l'appel sur Facebook, ils ont décidé d'imprimer et de distribuer des tracts : ils en sont à 5000. Ils organisent des réunions pour décider des actions et éviter les dérapages.
 

12 points de manifestations déclarés à la préfecture

Dans un groupe qui n'est issu d'aucune association ni syndicat, l'organisation d'une manif est une nouveauté. Ils ont constitué un groupe de trois membres pour remplir le formulaire de déclaration de la manifestation suivant des règles légales. Des règles auxquelles veille la préfecture : dates, horaires, itinéraires et évaluation du nombre de personnes.

Ils en ont déclaré 12 autour de Fougères, surtout autour des stations services.
  

La sécurité d'abord

Du côté de la préfecture on s'inquiète un peu de ces organisateurs novices qui affichent des slogans comme "on va tout bloquer". Mais quand on interroge les services de presse et de communication, les préfectures restent très silencieuses sur les moyens, les effectifs, et même sur le nombre de manifestations déclarées.

Tout le monde semble être en réunion pour préparer la sécurité autour de ce 17 novembre jaune. Seul le service de presse de la préfecture des Côtes d'Armor explique que les forces de l'ordre préfèrent rester discrètes sur les dispositifs stratégiques.

Leur préoccupation principale, c'est l'accès des hôpitaux et la libre circulation des services de secours. Les préfectures font aussi quelques contributions sur les sites des gilets jaunes pour que les manifestants laissent l'accès aux pompiers et aux ambulances.

Le groupe de Fougères confirment qu'ils ont aussi prévu la circulation des infirmières. 

Une vingtaine de groupes en Bretagne

Le groupe de Fougères est en relation avec d'autres groupes : à Louvigné-du-désert, Vitré ou Rennes. Mais chaque groupe est indépendant avec des profils différents.
 
À Saint-Nicolas-du-Pélem (22) par exemple, c'est une mère de famille qui a lancé son appel à former un groupe de gilets jaunes sur Radio Montagnes Noires. Elle a 49 ans et trois enfants. Avec son mari en recherche d'emploi, elle doit parfois se contenter du RSA. Le couple vient enfin de trouver une voiture : une Xsara d'occasion qui roule à l'essence. "Pas le choix, mon mari court les boites d'intérim à Guingamp, à Carhaix ou à Saint-Brieuc, et c'est quand même à 42 km." 

Pour l'instant ils sont une dizaine à Saint-Nicolas-du-Pélem qui feront une action au rond-point de la station service. La mère de famille a déclaré leur action au maire qui aurait joint la préfecture.

Autre exemple dans les Côtes d'Armor : le groupe Facebook " le pouvoir du peuple 22 " était l'un des premiers de France à appeler à bloquer le pays le 17 novembre. Nous sommes partis les rencontrer ...
 





 
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