Des centres spécialement dédiés aux patients présentant des symptômes de Covid-19 avaient été ouverts dans toute la Bretagne, en mars dernier. Face à la diminution notoire du nombre de consultations, certains commencent à fermer leurs portes, mais restent opérationnels en cas de besoin.
Après quatre semaines et demi de fonctionnement, le centre Covid-19 de Brest s’est mis en sommeil ce mercredi soir. Il ne recevait plus que deux ou trois patients maximum par jour. Ce qui ne justifiait plus les moyens mobilisés pour le tenir ouvert : chaque jour, dix personnes de la Croix-Rouge et deux médecins étaient présents pour accueillir les malades présentant des symptômes de contamination par le Covid-19.
Le pic d'activité les deux premiers week-ends
Situé dans le complexe de l’Arena, il aura accueilli 320 patients en 32 jours d’activité. Le pic a été enregistré les deux premiers week-ends de fonctionnement, lors desquels 30 personnes ont été reçues par jour. Ensuite, la moyenne est tombée à 14 personnes par jour.
"Parmi les patients reçus, 38 présentaient des difficultés respiratoires importantes et ont été adressés aux urgences de l’hôpital. Lorsque les symptômes étaient légers, on renvoyait les patients chez eux" explique le Dr. Michel Kergastel, médecin généraliste, coordinateur du centre Arena-Covid de Brest. "On a réalisé 79 tests par écouvillon nasal, qui ont été envoyés pour analyse aux divers hôpitaux de Brest. Nous n’avons pas eu de retours sur tous ces tests, mais nous savons qu’au moins 60% d’entre eux étaient positifs."
La décrue se confirme
A Saint-Malo, le centre aura vu passer 800 patients: il a fermé ses portes hier. Celui de Quimper a connu sa dernière journée d'activité aujourd'hui, après avoir reçu 250 patients.
A Lannion, le centre Covid est installé dans un pavillon dans l'enceinte de l'hôpital. Toutes les équipes mises en place restent opérationnelles, mais leur fonctionnement s'adapte à la baisse du nombre de cas: "depuis le début de la semaine, nous avons procédé à une quinzaine de prélèvements par écouvillon nasal: ils ont tous été négatifs" remarque le Dr Claude Thibaut, médecin régulateur du centre Covid-19 de Lannion. "La semaine prochaine, notre équipe de préleveurs n'interviendra plus tous les jours: nous allons regrouper les rendez-vous sur une ou deux journées, en fonction du nombre d'appels. Sauf bien sûr si les personnes présentent des symptômes graves, ou un risque de comorbidité: dans ce cas on les dirigera vers les urgences de l'hôpital. Mais dans l'immense majorité des cas, les gens qui nous sont adressés présentent des symptômes bénins."
22 centres Covid-19 toujours ouverts en Bretagne
Selon l'Agence Régionale de Santé (ARS) Bretagne, il reste encore 22 centres de consultations dédiés au Covid-19 ouverts en Bretagne, mais l'agence confirme la décrue : alors que ces centres recevaient une moyenne de 40 patients par semaine fin mars et début avril, ils n'en reçoivent plus qu'un douzaine en moyenne par semaine et par centre.
Des centres prêts à être réactivés
Les centres dédiés au Covid-19 ont été mis en place à partir du 20 mars pour soulager les cabinets de médecins généralistes, débordés par les demandes de consultations. Les patients présentant des symptômes pouvant laisser suspecter une contamination par le coronavirus sont dirigés vers ces centres par le 15 ou par leur médecin. Cela permet aussi d'éviter une propagation du virus via les salles d'attente des cabinets de ville. Les centres sont généralement installés dans des complexes sportifs ou infrastructures de spectacle, qui permettent de respecter les recommandations de distanciation sociale.
Mise en veille ne signifie pas fermeture: en cas de deuxième vague, tous ces centres pourront reprendre du service. "Nous sommes un groupe de 70 médecins volontaires, sans compter les bénévoles de la Croix Rouge, et nous sommes très réactifs. En moins de 48 heures, le centre peut être rouvert, si on constate une recrudescence de cas" confirme le Dr Michel Kergastel.
Le rôle de sentinelles des médecins de ville
Les cabinets médicaux et les médecins de ville vont assurer un rôle de sentinelles, notamment après le déconfinement : ils avertiront s'ils détectent une hausse des consultations liées au Covid-19.
Pour les personnes qui pensent avoir des symptômes du Covid-19, pas question de se rendre chez son médecin généraliste: il faut l’appeler auparavant, et c’est lui qui décidera de la marche à suivre. Il pourra proposer une téléconsultation, ou un accueil sur place s’il estime être équipé pour pouvoir le faire en toute sécurité, c'est à dire sans faire passer le patient par la salle d’attente, notamment. Lorsque les symptômes sont légers, la consigne est généralement de se confiner chez soi. En cas de symptômes inquiétants, c’est le SAMU qui interviendra.