Des médecins du CHU de Rennes dont des chefs de service ont présenté leur démission à leur direction. Ils sont les premiers en France à le faire.
Ils sont 51 et viennent de présenter leur démission administrative au CHU de Rennes. Six chefs de service sur 60, 45 chefs d'unités fonctionnelles sur 300 ont pris cette décision, une première actée en France. Le personnel hospitalier se sent abandonné par la ministre de la santé et opte pour cette méthode de protestation, en espérant être entendu.
"On refuse d'être dirigés par des tableaux de chiffres"
"La ministre a reçu une délégation le 17 janvier mais n'a apporté aucune réponse" explique Cécile Vigneau, désormais ex-cheffe de service de Néphrologie CHU Rennes.
"On n'est pas en lutte contre notre direction" rappelle ces soignants. "On est en lutte contre la politique gouvernementale. Il faut comprendre qu'il y a un malaise profond à l'hôpital. Tout le monde souffre, on ne peut pas continuer à faire des économies."Les soins, la recherche, l'enseignement continuent. On ira probablement aux réunions administratives, si on y parle de soins, mais on sortira dès qu'on nous parlera de chiffres, de tableaux économiques. C'est cela qu'on refuse
Démissionner, les professionnels de l'hôpital de Saint-Brieuc l'ont déjà fait en 2018, lors d'un précédent conflit. "C'est efficace car les médecins siègent dans les instances de décision de l'hôpital. Donc s'ils s'abstiennent, c'est tout le système qui bloque," expliquait le docteur Christian Brice, délégué régional de l'AMUF ( association des médecins urgentistes de France ) et urgentiste à l'hôpital de Saint-Brieuc.