L'Ifremer entame ce jeudi 16 mai une campagne de prélèvement du maërl, cette algue rouge calcifiée qui fut particulièrement abondante le long des côtes bretonnes. En observant ces "coraux bretons", les chercheurs espèrent connaître plus finement l'évolution du climat en Bretagne depuis 2000 ans.
Cette petite algue rouge avec un squelette calcaire, affublée d'un nom d'oiseau (maërl se prononce comme "merle") , passionne les chercheurs. Outre sa richesse en termes d’habitat marin, le maërl peut être un indicateur pour les scientifiques des changements climatiques qui ont affecté nos côtes depuis l’âge de fer, il y a plus de 2000 ans.
« Le maërl peut être fossilisé au cours du temps sous la forme de fins graviers qu’on retrouve dans les couches sédimentaires », précise Axel Ehrhold, géologue marin à l’Ifremer et chef de la mission Pepite (Paléo-écologie et paléo-environnement du maërl en Bretagne à l’holocène).
Or l’apparition et la disparition du maërl sont étroitement liées aux épisodes climatiques majeurs qui ont affecté l’Europe du Nord, et à l’impact de l’homme sur son environnement : agriculture, déforestation, aménagement des cours d’eau, aménagements côtiers, extraction de sable, pêche...
Chaque couche de maërl le long des côtes, plus ou moins fine, plus ou moins calcaire, nous raconte un peu l'histoire de la région et de son environnement naturel.
L'Ifremer entame donc ce jeudi 16 mai une campagne de carottage des fonds marins sur trois sites: baie de Morlaix (nord Finistère), littoral entre Concarneau et la pointe de Trévignon (sud Finistère), et autour de Belle-Ile-en-Mer (sud Morbihan). Chaque carotte prélevée mesurera plusieurs mètres, permettant ainsi d'établir un profil des couches sédimentaires du littoral breton.