La Poste annonce que les courriers et les colis ne seront pas distribués ce mercredi 25 mars et ce samedi 28 mars en Bretagne. L'entreprise annonce réduire le temps de travail des agents pour respecter les recommandations de la médecine du travail tout en maintenant des tournées.
Après plusieurs droits de retrait des postiers ces derniers jours, notamment à la plateforme colis du Rheu, en Ille-et-Vilaine, la direction de La Poste annonce qu'elle adapte son organisation.
"Temps de travail réduit pur protéger la santé des postiers"
"Le temps de travail de chaque agent courrier/colis sera progressivement réduit sans impact sur la rémunération. L'organisation se fera sur la base de 4 jours travaillés, puis de 3 jours travaillés par semaine à partir du lundi 30 mars", peut-on lire dans un communiqué.
Conséquence : la distribution des courriers et colis ne sera pas assurée ce mercredi 25 mars et ce samedi 28 mars. D'autres jours de "non-distribution" pourraient être annoncés prochainement.
Colis et courrier : seulement le strict nécessaire
Les passages quotidiens sont en revanche assurés pour le portage des repas, des médicaments, ou des produits sanitaires nécessaires aux soignants. La Poste affirme également maintenir les services de lien social (Veillez sur mes parents, Cohésio, Ardoiz...). Elle appelle cependant les clients "à concentrer leur commandes et leurs envois de colis et courriers sur ce qui leur est strictement nécessaire".
350 bureaux de Poste fermés
Même appel à la modération concernant la fréquentation des bureaux de Poste : "de nombreuses opérations peuvent être faites à distance", rappelle le service communication de l'entreprise. L'idée est en effet de ne garder ouverts que les bureaux prioritaires. En Bretagne, sur environ 400 bureaux de Poste, seuls une cinquantaine ont accueilli du public ce mardi 24 mars. "Ce nombre pourra varier selon les effectifs, mais l'idée est de réduire au maximum l'exposition des agents".
Des mesures tardives et insuffisantes, selon les syndicats
Pour Stéphane Gefflot, du syndicat Sud, "ces mesures arrivent avec une semaine de retard. Les agents ont eu des pressions pour travailler alors qu'il souhaitaient exercer leur droit de retrait", affirme le syndicaliste. "La nuit dernière, 70 interimaires ont été recrutés sur la plateforme courrier du Rheu pour maintenir l'activité coûte que coûte. Alors que 3 agents de ce site ont une suspicion de Covid 19 : où est la précaution? "
Charles Philippe, de la CGT FAPT 35 reconnait, lui, de "maigres avancées" mais estime que les mesures annoncées par la direction "sont d'abord dictées par l'ampleur que prend la dissémination du virus au sein de l'entreprise". Pour lui, "Les bureaux encore ouverts mettent potentiellement en danger les guichetiers et les usagers."
En préambule de son communiqué, la Poste évoquait la concertation permanente avec les autorités sanitaires, la médecine du travail et les organisations syndicales. Selon ces dernières en tout cas, cette concertation ne semble pas satisfaisante.