La justice va examiner ce mercredi 4 juillet, une offre d'éleveurs bretons, pour reprendre l'abattoir normand en difficulté AIM Group. Une offre insuffisante, qui n'apporterait pas les fonds nécessaires. Sur place, les 235 salariés sont très pessimistes, leur avocate également.
L'audience du tribunal de commerce de Rouen doit débuter mercredi à 14h30, a précisé Maître Elise Brand, avant un comité d'entreprise d'AIM Group, ce mardi à Villedieu-les-poëles, dans la Manche. Interrogé par l'AFP, le tribunal de commerce a indiqué qu'il ne communiquait pas. Cette offre unique, qui émane de cinq éleveurs des Côtes d'Armor, permettrait de conserver un peu plus de 180 emplois sur les 235 actuels. Mais les éleveurs bretons ne proposeraient que 3,7 millions d'euros dans ce dossier. Une somme insuffisante et déjà délicate à réunir.
Entreprise reprise en partie par les salariés en 2015
Le tribunal rendra vraisemblablement sa décision mercredi ou jeudi, mais il peut aussi la mettre en délibéré pour une période plus longue, précise Maître Brand. "Cette offre a le mérite d'exister mais l'amertume est immense car les éleveurs ont obtenu ce qui est refusé aux ouvriers depuis" que l'entreprise a été reprise en 2015 à 66% par une SAS composée de salariés et à 34% par la SEM Imagine (45% département de la Manche, 45% région Normandie et 10% Caisse des dépôts et consignations), affirme Me Brand.
Elise Brand l'avocate des salariés oscille depuis le début entre pessimisme et optimisme : "Ils espéraient que l'Etat rajouteraient au bout. Mais rien de rien. Il faut s'attendre au pire", avertit l'avocate des salariés. "Alors qu'ils proposent une filière qualité c'est déplorable, personne ne vient les aider à boucler l'offre pour qu'elle soit acceptable".
Redressement judiciaire au mois d'avril
La reprise de 2015 faisait suite au dépôt de bilan de l'ancienne société AIM qui employait 590 personnes à Villedieu et à Antrain (Ille-et-Vilaine), site repris par le groupe breton Chapin-Monfort. Placé en redressement judiciaire début avril, AIM Group a souffert d'un manque de liquidité dès ses débuts en 2015. Une enquête préliminaire est en cours à la suite d'une plainte contre X d'une association d'anciens salariés d'AIM, "Les trois petits cochons", pour faillite frauduleuse, banqueroute, abus de biens sociaux, extorsion, escroquerie et recel. Selon Me Brand, cela porte sur des faits qui datent d'avant la reprise en 2015.Les salariés actuels accusent la SEM Imagine d'avoir imposé un loyer trop élevé à AIM. Le département estime lui que c'est la confiance de la filière qui a manqué à l'abattoir.