Passer ses vacances à bord d'un camping-car sera peut-être la grosse tendance de l'été. Il est vrai que la formule revêt quelques avantages (d'autonomie et de confinement par définition) non négligeables dans le cadre de la crise sanitaire liée au Covid-19.
La Bretagne qui a décroché la palme des régions les plus ensoleillées au mois de mai s'annonce d'ores et déjà comme l'une des destinations plébiscitées par les adeptes de la formule. Des camping-caristes qui apprécient souvent notre région pour les efforts déployés pour les accueillir.
Un accueil sur mesure...
Par exemple à Paimpol, où il n'est pas question de demander aux camping-cars de passer loin au large. Ici on les chouchoute depuis longtemps. Plusieurs aires de stationnement leur sont dédiées à proximité du centre-ville.
De plus, depuis 2014, l'Office de Tourisme de la ville a même imaginé un accueil mobile à vélo qui permet un contact direct avec ces touristes en quête d'une liberté... relative. Concrètement, plusieurs fois par jour, un agent d'accueil de l'office part à triporteur à la rencontre des nouveaux arrivants sur les aires de stationnement. "Occasion de promouvoir le territoire et de leur remettre une documentation, là encore dédiée, afin qu'ils connaissent les différents points de chute à l'échelle de l'agglomération Guingamp-Paimpol", explique Armelle Lambert, directrice d'un office de tourisme qui regroupe désormais 57 communes : "Nous pouvons ainsi les guider, les conseiller et leur indiquer ou ils pourront prolonger leur séjour sur notre territoire en leur indiquant les endroits ou ils pourront stationner en trouvant un ensemble de services indispensables à leur séjour".
Un impact non-négligeable sur l'économie locale
A Paimpol, si on a pris le parti de ne pas tourner le dos à cette clientèle aussi spécifique qu'encombrante, c'est que le retour sur investissement est loin d'être négligeable : "On estime qu'un camping-cariste dépense (hors carburant) environ 70 euros par jour dans l'économie locale. Cela va du restaurant, au commerce de souvenirs et de proximité". Un ticket moyen presque deux fois supérieur à la moyenne nationale qui tord le cou à l'idée reçue de vacanciers autarciques dès lors que l'on voyage avec sa maison sur quatre roues.
Accueillir sans subir...
"Mais l'harmonie et la cohabitation réussie avec les autres formes de séjour a été réfléchie", insiste encore Armelle Lambert qui parle d'une volonté affichée "d'accueillir sans subir". Un postulat de départ qui a aujourd'hui le mérite de freiner les occupations anarchiques de sites où les véhicules de loisirs sont proscrits.
Camping-Cariste... une culture plus qu'un état d'esprit
Mais l'engouement du camping-car ne fait pas que des heureux à commencer par... les premiers intéressés eux-mêmes. Alain Clavier, président de la Fédération Française des Associations et Clubs de Camping-Cars redoute une montée en puissance des comportements anarchiques : "On compte aujourd'hui en France plus 420.000 camping-cars (200.000 en 2010) et sans doute plus de 30.000 en location sans compter les véhicules loués de particulier à particulier. On risque de voir revenir des comportements condamnables qui ont conduit certaines localités à nous repousser, au mieux à nous parquer". Car ce que redoute Alain Clavier c'est l'apparition de nouveaux venus vers cette forme de mobilité qui n'auront pas intégré les règles de bonne conduite : "Nous avons des devoirs et des usages à respecter sans quoi, de plus en plus d'endroits nous seront interdits", insiste celui qui a connu, voilà 40 ans, une nouvelle forme de séjour sur roues où tout (ou presque) était autorisé ou du moins toléré. "Louer un camping-car ne permet pas d'acquérir la culture qui va avec...".