Régulièrement, des salons du chiot sont organisés dans la région. Ce 25 novembre 2024, c’est à Dinan dans les Côtes-d’Armor que des éleveurs venus de toute la France sont venus présenter leurs petites boules de poils. Difficile de résister à leurs grands yeux et à leurs jolies bouilles… Mais à quelques semaines de Noël, éleveurs et associations rappellent qu’un animal ce n’est pas un objet, qu’il a besoin de soins.
Le petit labrador se roule dans la paille avec son joujou… Autour, tout le monde est prêt à craquer. "C’est trop mignon ! "Le salon du chiot de Dinan accueille des dizaines de visiteurs.
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, il est interdit d’acheter chiens et chats dans les animaleries, les salons eux, restent autorisés et les éleveurs l’assurent, ils veillent au bien-être de leurs petits protégés !
"Il y a des gens qui veulent un chien parce que c’est à la mode, explique Freddy Barreau. Ils ont envie de se promener dans la rue, avec, mais il y en a plein qui n’ont aucune notion des obligations qu’il y a avec un chien et cela arrive fréquemment. Donc, il faut savoir refuser, savoir dire Non !"
L’éleveur préfère inviter ses éventuels clients à réfléchir pendant un mois. "Demande-toi à chaque fois que tu fais quelque chose, comment tu ferais si tu avais un chien."
Car il le sait, au début, certains sont super contents. Ils promènent l’animal…" et puis au bout de deux mois, ils commencent à se lasser et au lieu de le sortir trois fois par jour, ce n’est plus que deux et petit à petit, ça s’estompe."
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Depuis 2022, un certificat d'engagement et de connaissance est obligatoire
Aujourd’hui, toute adoption de chien doit se faire après la signature d’un certificat d’engagement et de connaissance qui doit être signé au moins sept jours avant toute transaction.
Sur le salon, pourtant, certains repartent avec un petit chiot dans les bras. "On a fait les papiers, rassurent-ils. "On s’engage à respecter les besoins et le bien-être de l’animal. C’est un être vivant donc c’est important de s’engager à en prendre soin."
"On discute avec les gens et il nous arrive de refuser de vendre, mais nous ne sommes pas policiers, nous n’avons pas le pouvoir d’interroger les gens", reconnaît néanmoins Roselyne Ekström, éleveuse.
Car ceux qui ont eu un coup de cœur pour le petit berger australien ou pour le golden retriever sont parfois prêts à tout pour l’emmener au plus vite.
"Il y a des gens qui vont cacher qu’ils sont en appartement pour avoir le chien", décrit Freddy Barreau. Par chance, il y a souvent une petite phrase qui met la puce à l’oreille de l’éleveur.
"Très peu de ventes se font le jour J, affirme d’ailleurs Jérémy Sicot, éleveur de labrador. On explique aux gens le budget mensuel du chien, ce dont il va avoir besoin en croquettes, en soins. Le budget éducation dans un club canin, c’est 200 – 250 euros. Notre métier, ce n’est pas que de vendre !"
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44 844 animaux abandonnés en 2023
Mais en 2023, 44 844 animaux abandonnés ou maltraités ont été pris en charge par les refuges de la SPA : 28 652 chats et 13 124 chiens.
❄️ En cette fin d'année, la SPA vous invite à découvrir les histoires bouleversantes d'animaux ayant surmonté bien des épreuves. Loin d'être des cas isolés, les drames vécus par ces animaux constituent malheureusement notre quotidien. Abandonnés, parfois maltraités, nos… pic.twitter.com/vezD8M7SZh
— La SPA France (@SPA_Officiel) November 13, 2024
"Nous voulons l’interdiction de ces salons, demande Jacques-Charles Fombonne, le président de la SPA. Les animaleries n'ont plus le droit de vendre des chiots, pourquoi eux le pourraient ? Je pense qu’il s’agit d’un oubli du législateur. "
"L’animal ce n’est pas un jouet que l’on achète sur un coup de cœur, l’animal n’est pas un objet que l’on achète comme un jeans ou une paire de chaussures. La vente d’animaux dans ce type de lieux, c’est l’animal objet. L’animal est doué de sensibilité, ce n’est pas seulement un bien, c’est un être vivant."
La SPA récupère des animaux qui sont issus de ce genre de salons. Au refuge de Rennes, toutes les cages sont pleines. Le refuge tourne avec entre 99% et 105% d’occupation.
"Les motifs d’abandons sont vraiment très variés, parfois ce sont des problèmes de comportement des animaux, d’autres fois des accidents de la vie et quelques fois, ce sont des animaux cadeaux ", explique un de ses bénévoles.
Des adoptions responsables
"Nous, justement, ce que nous cherchons à éviter, c’est le pire, justifie Bernard Gilson, le coorganisateur du salon. Les ventes à l’arrière des camions, les ventes par internet par des personnes qui ont des chiens, on ne sait pas trop par quel biais. 90 % des chiens abandonnés ne sont pas identifiés, dit-il, ici, tous le sont."
À quelques jours des fêtes de fin d’année, tous prônent des adoptions responsables.
Les associations réclament la création d’un permis d’adopter, lié à un fichier central national. Toute personne reconnue coupable d’abandon ou de maltraitance ne pourrait plus alors acquérir de nouvel animal.