En une semaine, 949 personnes ont été testées positives à la Covid-19 dans les Côtes d’Armor. Alors que le département avait jusqu’ici été relativement préservé par l’épidémie, le taux d’incidence est désormais de 1 115 cas pour 100 000 habitants, presque le double du taux national. Les professionnels de santé appellent donc à la plus grande prudence avant de retirer son masque.
"J’ai pas envie," Lilouen se tortille un instant. Elle sait que les quelques secondes qui arrivent ne vont pas être très rigolotes. L’infirmière rassure, "tu ouvres grand la bouche et je vais te faire des petits guilis sous la langue".
L’auto test de la petite fille était positif. Il faut confirmer le résultat. Une minute plus tard, c’est sa maman qui prend place dans le fauteuil. Elle a mal à la gorge, elle tousse et a des frissons.
Depuis le début de la semaine, laboratoires et pharmacies assistent à un rebond de la maladie. Au lieu des 20 à 30 personnes par jour qui venaient se faire tester, il y en a désormais une bonne centaine, et plus inquiétant encore, ces derniers jours, près de la moitié des tests sont positifs.
"Cela ne fait que traduire ce que l’on voit dans la population, explique Marianne Collot-Gaubert, biologiste dans le laboratoire d’analyses de Plérin. Le virus circule, les gens ont des symptômes."
Un taux d'incidence deux fois plus élevé que dans le reste du pays
Plusieurs parents patientent devant le laboratoire. "Il y a un cas à l’école, alors, on vient faire tester notre fille ou notre fils " racontent les papas et les mamans. "Il y a un petit garçon dans sa classe qui est malade".
Au 13 mars, le taux d’incidence dans les Côtes d’Armor atteint 1 115 cas pour 100 000 habitants quand le taux d’incidence en France est de 686.
Plusieurs explications à ce phénomène, la vague est arrivée un peu plus tard en Bretagne que dans les autres régions françaises. Et puis surtout, les élèves bretons ont été les premiers à partir pour les vacances de février et donc les premiers à revenir, ce qui a permis au virus de se multiplier.
"L’avantage maintenant, c’est que les gens connaissent la maladie et ses symptômes rassure Guillaume Legris, pharmacien à Saint-Brieuc. Ils savent, s’autotestent à domicile et si besoin viennent confirmer."
"Je pense que ce n’est pas encore le moment ici de jeter le masque" prévient le pharmacien.
"Je le garde confirme une maman dans la queue. Je n’ai pas envie de l’attraper, je me lave les mains, je conserve les gestes barrière. Il faut faire attention. L’épidémie n’est pas finie. "
Il y a deux ans, jour pour jour, le 17 mars 2020, la France se confinait. On pensait alors que c’était pour quelques jours…