Le photographe Philip Plisson est en ce moment exposé sur le front de mer de Trestrignel à Perros-Guirec. Un collectif d'habitants dénonce cette mise en avant, dans un espace public, alors que l'homme a été condamné pour viol en 2014.
Douze clichés de Philip Plisson sont présentés sur la plage de Trestrignel à Perros-Guirec, jusqu'au 30 avril 2021 peut-on lire sur le site de la mairie. Dans la commune, cette visibilité a du mal à passer, à cause du passé judiciaire du photographe. Philippe Plisson a en effet été condamné en 2014, pour viol sur sa nièce, à cinq ans de prison dont trois ferme, une peine qu'il a purgée.
Certains habitants, rassemblés en collectif ont mis une pétition en ligne. Ils réclament le "retrait immédiat" de l'exposition. Joint par téléphone, l'une des membres du collectif (composé d'une douzaine de personnes) explique : "Quand on a entendu parler de l'inauguration de l'exposition, ça nous a interpellé. Son travail est déjà bien présent sur le territoire, il y a des boutiques etc...Ce qui nous gêne c'est de l'exposer dans un espace public, à la vue de tous, sans que les gens aient le choix. Quand on connaît l'histoire derrière, cela renvoie forcément aux violence sexuelles. Si cela avait été exposé dans une galerie d'art privé, là chacun pouvait décider d'y aller ou non. Nous souhaitons que cela soit retiré." Elle ajoute : "La ville aurait aussi pu donner sa chance à de jeunes photographes, alors que lui a déjà son réseau, et cette condamnation."
Exposer les œuvres du photographe Philippe Plisson suscite l'indignation à #PerrosGuirec. Des tags rappellent qu'il a été condamné pour le viol de sa nièce en 2014. Il a purgé une peine de 5 ans d'emprisonnement dont 3 ferme.@france3Bretagne pic.twitter.com/nJIDy9aHbZ
— Myriam Thiébaut (@mymthiebaut) July 29, 2020
Erven Léon, le maire, regrette la polémique : "Nous n'exposons pas d'artistes pour que cela créé des histoires" répond-il. Concernant le choix de Philip Plisson, il avance cet argument : "Nous recherchions un photographe qui avait fait de la photo de mer, à travers le monde". Et d'ajouter, face aux critiques : "Un prix récompense les photographes amateurs tous les ans". "Si ça pose trop de problèmes, on l'enlèvera", finit-il par dire.
Sur place, les avis sont contrastés. Interrogée, une passante relève : "C'est son histoire à lui, ça ne change rien. C'est lui, ça lui appartient. Après, l'oeuvre d'art ne lui appartient plus. Une fois que c'est fait, c'est donné. Pour moi, ça n'a aucun impact. Je profite de ce qui est donné. Pleinement."
Contacté, l'entourage de Philip Plisson n'a pour l'instant pas répondu à nos sollicitations.