La Gorsedd des druides s'est rassemblé cette année à Guerlédan, sur l'invitation du maire et pour honorer un cercle de pierres présent dans la commune. La cérémonie a aussi permis de réaffirmer les engagements des druides pour l'environnement, la langue bretonne et prôner des valeurs humanistes.
La Gorsedd, fraternité des druides, bardes et ovates de Bretagne a tenu sa cérémonie annuelle à Guerlédan, pendant quatre jours. Ce dimanche 18 juillet a eu lieu le défilé des druides place Sainte-Suzanne.
Le maire, Hervé Le Lu tenait à ce que l'événement ait lieu ici, notamment pour mettre en valeur un cercle de pierres, érigé en 1958 à l'initiative de Roh Vur, nom druidique d'Ernest le Barzic, écrivain breton et érudit local.
Beaucoup de monde aujourd’hui à #Mur de Bretagne pour assister au #Gorsedd Digor, seule cérémonie druidique ouverte au public #Bretagne pic.twitter.com/QcL08WMiel
— Isa Rettig (@isa_rettig) July 18, 2021
Per Vari Kerloc’h, grand druide de Bretagne, présidait l'événement, en langue bretonne. De nouveaux disciples ont notamment été appelés et une des membres élevée à la dignité de Druide.
Des prix pour distinguer l'engagement de personnalités
L'assemblée des druides tenait aussi à célébrer les engagements de personnalités de la région en remettant des prix, notamment à Paul Molac, député du Morbihan qui défend la langue bretonne. "Nous avons tenu à réagir à la censure de deux articles de la loi de Paul Molac" a réagi Per Vari Kerloc’h.
Paul Molac s'est dit honoré et voit dans la Gorsedd une dimension philosophique. "C'est d'abord être distingué par ses pairs parce que le combat que je mène c'est un combat pour les droits de l'homme, un combat pour la reconnaissance des langues, des cultures, des peuples."
Inès Léraud et Morgan Large, journalistes ont aussi été mises à l'honneur, pour leur travail sur l'agriculture bretonne et ses conséquences sur l'environnement, "un travail sur la vérité".
Notre message a toujours été politique, pas de cette politique qui se préoccupe des élections ou des candidats, mais nous nous réservons le droit de juger la société, les effets des lois.
"Le culte druidique c'est l'eau, l'air, le feu et la terre", rappelle Per Vari Kerloc’h et pour lui tout cela se lie avec les problématiques actuelles.
Dans l'assistance, certains sont venus par curiosité et ne cachent pas leur surprise, qu'elle soit bonne ou mauvaise. "J'ai lu un article dans la presse locale c'est pour ça que je suis là. Mais il y a des choses qui m'ont étonnée. Je ne parle pas breton et j'ai eu l'impression que les discours étaient forts politiques. J'ai entendu des mots "République", "maire", et je suis un peu gênée. Je n'étais pas venue pour ça mais plutôt pour des choses moins en lien avec le pouvoir" regrette une touriste.
Une autre souligne : "Je venais pour la partie 'folklore' et je me retrouve dans un combat politique que je soutiens depuis quelques années puisque je suis maman dans une école Diwan. Et je suis très fière, moi qui ne suis pas bretonne, que mes enfants puissent continuer à parler breton et vivre cette culture magnifique."