Guingamp et Ploumagoar continuent de s'étriper en justice autour du futur Burger King

Le tribunal administratif de Rennes devra confirmer la légalité du dernier permis de construire qui a été octroyé à l'enseigne de restauration rapide Burger King par la commune de Ploumagoar (Côtes-d'Armor), au grand dam de la ville de Guingamp et de plusieurs riverains.

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Y aura-t-il un Burger King à l'entrée de Guingamp, sur la commune de Ploumagoar ? L'enseigne envisage de s'installer le long de la RN 12, près du lycée professionnel Jules Verne.

L'ancien maire de Ploumagoar, Bernard Hamon - remplacé depuis les élections municipales de 2020 par Yannick Echevest - avait délivré un permis de construire à la chaîne de restauration rapide américaine le 27 février 2020.

Mais le maire de Guingamp, Philippe Le Goff, est pour sa part opposé au projet, tout comme deux couples de voisins : le projet est "susceptible de créer des embouteillages" et "dévaloriser l'entrée de la commune" a-t-il fait valoir, alors que la ville y est propriétaire de terrains "ayant vocation à être urbanisés".

"Peut-on vivre sans Burger King ?"

Le juge des référés du tribunal administratif de Rennes avait effectivement constaté en juillet 2020 qu'il y avait un "doute quant à la légalité" du projet. L'entreprise parisienne Bertrand Construction Aménagement (BCA) et Burger King Construction - en charge des travaux - ont donc dû revoir leur copie et procéder à des modifications.

Dans ce contexte, un permis de construire modificatif a été délivré le 9 mars 2021 par le nouveau maire de Ploumagoar pour régulariser le projet, a expliqué le rapporteur public lors de l'audience de ce vendredi 20 mai.

Reste que selon les requérants, le projet ne respecte pas le Plan local d'urbanisme (PLU) : seuls les activités et les services "nécessaires à la vie du quartier" peuvent être implantés dans ce secteur. Le rapporteur public a toutefois estimé que le restaurant sera "susceptible de satisfaire des besoins", notamment "pour les lycéens d'à côté", ce qui "aurait été différent s'il s'agissait d'un projet de salle de réception à caractère festif, par exemple" a-t-il fait remarquer au tribunal administratif.

L'avocate de la ville de Guingamp et des deux couples de voisins, Me Anne-Gaëlle Poilvet, maintient néanmoins que le caractère "nécessaire de ce restaurant n'est pas démontré". "Peut-on vivre sans Burger King ?" a-t-elle même ironisé. D'autant qu'en face, "il y a déjà le restaurant L'Atelier" a constaté l'avocate qui s'interroge donc sur "le besoin d'avoir un second restaurant dans ce quartier".

"Des atteintes à la sécurité routière"

"Comme n'importe quel commerce, et dans la mesure où c'est un métier de bouche, il n'y a pas besoin de prouver une telle nécessité" lui a objecté Me Mathieu Anselmino qui défend Burger King.

Mais la ville de Guingamp et les riverains s'inquiètent aussi des "atteintes à la sécurité publique" que comporterait le nouveau restaurant : le cheminement piéton prévu "débouche sur une rue où des centaines de personnes passent par jour".

Leur avocate a ainsi calculé que "19.000 véhicules par jour vont passer en dessous du Burger King. Si 5 % décident d'y aller, ça fait 950 véhicules qui ont vocation à passer" en a déduit Me Anne-Gaëlle Poilvet.

Des "avis contradictoires" ont d'ailleurs été rendus dans ce dossier par la Direction interdépartementale des routes de l'ouest (DIRO) et par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL). "Ca tourne au ridicule" a ainsi conclu l'avocate de la mairie de Guingamp.

Le rapporteur public, lui, n'a pas été convaincu par les requérants et a proposé de les débouter : les modifications apportées au projet depuis l'ordonnance du juge des référés "reprennent en tous points les prescriptions de l'Agence technique départementale. L'augmentation du trafic ne constitue pas un risque avéré pour la sécurité publique" considère-t-il.

Le tribunal administratif de Rennes, qui a mis son jugement en délibéré, rendra sa décision dans quinze jours environ.

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