Ils ne sont que six, en France dont deux à Guingamp, à détenir cette qualification, celle d'accompagnateur fédéral pour la plongée subaquatique. Grâce à eux, des personnes en situation de handicap bénéficient de leur aide et peuvent se jeter à l'eau.
"Il faut apprendre à accepter cette aide et dans le même temps, ces accompagnateurs doivent appréhender mes besoins." Laurent, 42 ans, pratique la plongée avec bouteille depuis septembre 2019, dans la piscine de Guingamp. Atteint d'une sclérose en plaques, il se déplace en fauteuil électrique à l'extérieur et avec une canne à l'intérieur. Ses mouvements sont limités par la maladie. "Je peux juste soulever mon épaule droite. Je suis capable de tenir debout mais la flexion est difficile", explique-t-il.
Laurent s'est lancé, après deux baptêmes d'initiation et avec un petit rêve en tête, celui d'aller voir des baleines.
Lorsqu'il plonge, il a besoin d'aide, pour se déshabiller, enfiler la combinaison. Une fois dans l'eau, il faut aussi l'assister pour lui mettre la bouteille sur le dos, l'aider à trouver son équilibre. C'est là qu'intervient Bernadette, accompagnatrice fédérale pour la plongée subaquatique, une qualification qu'elle a obtenue il y a deux ans.
Sans accompagnateur, je suis incapable de réaliser certains gestes. Cette aide est indispensable. Cela m'apporte aussi de la sécurité (Laurent)
Elle-même pratique la plongée. Elle se souvient qu'elle a découvert le cours pour les personnes handicapées et qu'elle a très vite filé un coup de main. "C'est venu naturellement. Je ne regarde pas le handicap." Lorsqu'elle a appris qu'il existait une formation diplômante, elle n'a pas hésité.
Son rôle se joue uniquement hors du bassin et il est essentiel. Bernadette résume : "On travaille main dans la main avec le moniteur, chacun a sa tâche à faire." "Je prépare les bouteilles, les palmes, les fauteuils. Elle souligne : "On ne doit pas non plus tout leur faire. Au début, j'avais tendance à en faire trop."
Un dispositif peu connu
La qualification "d'accompagnateur fédéral" reste encore très méconnue. Elle ne concerne pour l'instant que six personnes en France. Le dispositif a été initié par les fédérations de plongée et handisport, regroupés désormais sous l'appellation Handisub.
Dominique Mignot, coordinateur de l'activité handi-plongée sur toute la Bretagne et les Pays-de-la-Loire et également moniteur explique : "Il n'y a pas de condition physique requise. Si la personne veut obtenir la qualification, on lui fera passer un test d'aisance dans l'eau. Elle sera aussi formée sur le handicap moteur ou sensoriel, pendant deux jours. Pour les handicaps intellectuels, la formation est de cinq jours." Pour Bernadette, la formation lui aura permis d'appréhender le handicap et de bénéficier d'une certaine reconnaissance.