À l’hôpital de Lannion, la régulation des urgences joue les prolongations. En juillet août, l’accueil avait déjà été fermé 13 nuits. Mais toujours faute d’effectif suffisant, le centre hospitalier annonce de nouvelles restrictions pour septembre. "Et c'est bien parti pour durer..." s'inquiètent les syndicats, qui ne goûtent pas vraiment l'été indien des restrictions.
Cet été, faute de personnel suffisant, les urgences de l'hôpital de Lannion, n’ont pas été en mesure d’assurer un accueil permanent. Durant 13 nuits, le centre 15 a dû réorienter les patients vers les centres de soins de Paimpol, Guingamp ou bien encore Morlaix.
Mais cet accueil perlé présenté comme exceptionnel va se prolonger en septembre. "Et peut-être même jusqu’à la fin de l’année" s’inquiètent les syndicats. "Ce qu’on craint", explique Pascal Lasbleiz, délégué CGT de l'Hôpital," c’est que l’organisation qui a été testée finisse par se pérenniser. Et que pour les tutelles, elle devienne une réponse à la pénurie de personnel."
Plafonnement de la rémunération des médecins intérimaires
Cette situation est en partie due à la nouvelle loi Rist, qui depuis le printemps plafonne la rémunération des médecins intérimaires. Mais pour le comité de défense de l’Hopital de Lannion-Trestel, les fermetures de lits et de services ont affaibli la structure hospitalière. Il demande aujourd’hui à la direction de l’établissement de prendre ses responsabilités et de choisir son camp.
"Donnez votre démission administrative pour prouver que vous êtes du côté de la population", interpelle Anne-Marie Durand, membre du comité de défense de l'Hôpital de Lannion-Trestel.
Effet domino sur le travail de pompiers
Le fonctionnement des urgences en mode dégradé n’est pas non plus sans conséquence sur la chaîne des secours. Par effet domino, la mission des pompiers se retrouve impactée.
"Le fait d’être obligés de transporter les patients sur des hôpitaux voisins comme Paimpol, Morlaix ou Guingamp, ça impacte notre réponse opérationnelle. Les temps de trajet sont rallongés. Pendant que les pompiers sont sur la route, ils ne sont plus dans les casernes prêts à intervenir", souligne Sébastien Guégan, délégué syndical SDIS 22.
Sollicitée, la direction de l’hôpital n’a pas souhaité s’exprimer.