On trouve des choux-fleur autour de 4 euros sur les étals des marchés et des supermarchés, soit trois à quatre fois plus cher que d'ordinaire. La faute aux aléas climatiques qui ont touché la production en Bretagne... mais aussi à la demande britannique.
Ces dernières semaines, la météo n’a pas vraiment été tendre avec les choux-fleurs. En parcourant sa parcelle, Emmanuel Le Dantec, maraîcher à Pleubian dans les Côtes-d'Armor, ne peut que constater les dégâts. "La tempête a couché les plants, observe-t-il. Après, les plants ont pris les fortes pluies. On a pris 400 mm en trois mois, et encore l'année n'est pas finie".
Sur les 80 hectares de son exploitation, Emmanuel Le Dantec en consacre la moitié à cette production. Dans la parcelle, il y a à peu près 30 000 choux. "Il doit y en avoir 10 000 d'impactés, estime-t-il. Donc tout n'est pas perdu, mais c'est sûr que ça fait un trou dans la raquette".
En partie sauvés par les Anglais!
Résultat, une offre moins importante qu’à l’accoutumée et des prix qui s’envolent… notamment avec une forte demande de nos voisins anglais, très friands de ce légume à Noël.
"On a des prix qui ont été rémunérateurs pour le producteur, parce que le marché anglais était présent, explique Xavier Thepaut, responsable Marché (Maraîchers d'Armor). Mais il faut que ça perdure derrière. La saison, elle dure jusqu'au mois de mai, on n'a fait qu'un tiers du parcours. Il faut que les prix soient peut-être un peu moins élevés, mais restent rémunérateurs". …
Au marché au cadran de Paimpol, cela se traduit par un volume ce matin de 260.000 têtes alors que plus de 450.000 devraient être proposées à la vente.
6 fois moins de choux-fleurs que lors d'une saison normale
Les petits choux-fleurs et les moyens partent en Angleterre. Mais pour le marché français, les choux de gros calibre font aujourd’hui défaut.
"Ce matin, on avait à peine 10 000 colis, note Xavier Thepaut. Dans un marché normal, traditionnel, on devrait être autour de 60 à 65 000 colis à cette époque. Donc, on est à 6 fois moins qu'en année normale"
"Les cultures, est-ce qu’elles vont pouvoir faire des gros calibres derrière ? Le problème, il est là", conclut Emmanuel Le Dantec.
C'est la météo qui va décider de la suite de la saison. Des températures comprises entre 8 et 10 degrés feraient le bonheur des choux-fleurs…