En baie de Lannion, le projet d’extraction de sable coquillier suscite une forte opposition. Pour éteindre la polémique, le groupe Roullier a suspendu provisoirement ses opérations de prélèvement. Une décision qui laisse aujourd'hui les agriculteurs qui ont besoin de ce sable dans l'attente.
La forte mobilisation des opposants à l’extraction du sable coquillier en Baie de Lannion, le 12 septembre dernier, avait poussé la Compagnie Armoricaine de Navigation (CAN) à "suspendre ses prélèvements en attendant la tenue du prochain comité de suivi qui se tiendra début novembre". Une décision prise dans un souci d’apaisement avait précisé le groupe Roullier dont la CAN fait partie.Il n’en reste pas moins qu’en Bretagne l’agriculture a besoin de ce sable, constitué de débris de coquilles de mollusques, pour amender ses sols trop acides. La question de l’approvisionnement se pose donc. Quelles peuvent être les solutions de substitution ? Comment concilier agriculture et respect de l’environnement ?
Longtemps en Bretagne, on a utilisé un autre type de sable marin, le maërl, constitué d’accumulations d’algues marines. Mais avec le Grenelle de l’Environnement, la ressource a été protégée et son exploitation interdite en 2013. C’est d’ailleurs l’un des arguments avancés par le groupe Roulier pour défendre son projet d’extraction en Baie de Lannion. Ce sable est nécessaire pour compenser la fin du maërl et répondre aux besoins de l’agriculture bretonne.
Le sable est la deuxième ressource naturelle la plus consommée dans le monde (après l’eau, mais avant le gaz et le pétrole). Principalement utilisé pour la construction, il vient essentiellement des carrières terrestres ou des berges de rivières. Seul 2 % du sable est extrait de la mer, mais avec des gisements qui diminuent peu à peu sur le continent et les nouvelles réglementations interdisant le prélèvement dans le lit des fleuves, cette part devraient augmenter. Le sable marin n’a donc pas fini de faire parler de lui.