Baisse des cours. "Le porc que je vais vendre, c'est comme si je lui accrochais au cou un billet de 2O euros en cadeau!"

La filière porcine est inquiète ! La profession est confrontée à la fois à la baisse des prix du cochon et à l'envolée des cours des céréales et protéines, essentielles pour l'alimentation animale. A Plurien dans les Côtes-D'armor, Jérémy Labbé, éleveur, ne sait pas comment affronter cette équation.

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Cela fait maintenant six ans que Jérémy Labbé est à la tête d'un élevage de 500 truies, produisant chaque année 12.000 cochons. Son entreprise agricole tourne avec trois salariés et une apprentie. Mais depuis cet été, le producteur est  inquiet. Les cours du porcs sont à la baisse : le kilo est descendu en dessous d'1 euro 35 alors que le prix d'équilibre se situe autour d'1 euro 50.

Au milieu de ces animaux, l'éleveur se désole : " Celui-là, c'est comme si je lui attachais un billet de 20 euros au cou. C'est presque donner de l'argent pour qu'on me prenne mon cochon! Dans quelques mois, ce sera peut-être 40 ou 50 euros. Je vend environ 200 porcs par semaine, ça va être dramatique. On ne peut pas tenir comme cela éternellement !"

Un effet ciseau accentué par la flambée des prix des matières premières: Jérémy a beau produire tout son maïs et une bonne partie de son blé et de son orge, il lui faut tout de même acheter des compléments. 

On a déjà subi plusieurs hausses des aliments. Une dernière récemment de 10 euros la tonne. Pour une structure comme la mienne qui consomme 4 000 tonnes d'aliments par an, ça fait au total une facture qui monte à 40 000 euros quand les prix monte de 10 euros.

Jérémy Labbé, éleveur porcin à Plurien


Le "manger local" face à la concurrence des prix au delà des frontières

Il met enfin en avant la concurrence étrangère qui fragilise encore plus les élevages. D'où la nécessité de bien identifier l'origine des produits qui arrivent dans nos assiettes, exhorte t-il.

Un sursaut avait eu lieu durant les différentes périodes de confinement avec une attirance accrue des consommateurs pour le manger local. Mais le manger "Français" est en train de perdre des parts des marchés selon Jéremy. Pour lui, à cause d'un différenciel de prix, les Grandes et Moyennes Surfaces et les acheteurs se tournent à nouveau vers des produits étrangers moins chers. 

L'éleveur veut encore y croire, mais  il faudrait que les bonnes habitudes reviennent tout aussi vite.

 

Baisse des cours : "le porc que je vais vendre demain, c'est comme si je lui accrochais un billet de 2O euros au cou!"

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