Agriculture biologique. Virginie Roussel, exploitante en Ille-et-Vilaine. "On a besoin de femmes qui décident"

Virginie Roussel est exploitante bio à Guipry-Messac, en Ille-et-Vilaine. Elle milite pour que les femmes prennent plus de responsabilités dans les champs comme dans les instances agricoles. Une question centrale alors que débute, ce lundi, le congrès mondial de l'agriculture biologique à Rennes.

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C'est dans l'ancienne ferme laitière familiale, à Guipry-Messac en Ille-et Vilaine, que Virgine Roussel a installé son activité de maraîchage en 2017. Une deuxième vie pour cette mère de trois enfants qui, pendant douze ans, fut informaticienne en région parisienne. "Je suis née dans cette ferme. Je me suis toujours dit que j'y reviendrais".

"Ici, c'est moi la patronne"

L'agricultrice s'est lancée dans la production de légumes bio. Elle est dans son élément, sur cette terre où elle a longtemps vécu. Elle a su aussi creuser son sillon dans un monde où le masculin domine encore. "Ici, c'est moi la patronne" sourit celle qui, au sein d'Agrobio 35, un groupement d'agriculteurs et agricultrices bio, est à la fois vice-présidente et animatrice d'une commission sur la place des femmes dans l'agriculture.

Que ce soit aux champs ou dans les instances décisionnaires. "Il y a trois ans, l'assemblée générale du groupement a voté pour que chaque poste renouvelé au conseil d'administration (CA) revienne à une femme, relate-t-elle. En cas d'absence de candidature, le poste reste vacant". Résultat : sur les vingt sièges du CA, neuf sont aujourd'hui féminins. "On y est presque, à la parité, souligne Virginie. En trois ans, on est passé de deux à neuf femmes". Lors des réunions, hommes et femmes ont le même temps de parole. "On fonctionne en sociocratie, c'est important".


C'est tout l'enjeu aujourd'hui : inciter les femmes à prendre la parole et des responsabilités

Virginie Roussel, agrcultrice bio et vice-présidente d'Agrobio 35


La maraîchère de Guipry constate que "plus on monte dans les échelons des instances agricoles, au niveau régional et national, moins il y a de place pour les femmes. C'est comme si on se disait que l'on n'a pas les compétences, alors que c'est faux. Il faut être dans ces instances pour faire bouger les choses. Nous, les femmes, nous avons tendance à aller vers les postes de décision uniquement si nous savons. Les hommes ne se posent pas autant de questions. Qu'ils aient les compétences ou pas, ils y vont. C'est tout l'enjeu aujourd'hui : inciter les femmes à prendre la parole et des responsabilités".

Un tiers des agriculteurs bio sont des femmes

Viriginie est à la tête d'une exploitation de dix hectares. Une exploitation à son image, comme elle dit, où l'équilibre entre vie de famille et travail est préservé. "Des semaines à 70 h, ce n'est pas ainsi que je conçois le métier, souligne-t-elle. Avec l'évolution des outils, on gagne du temps et de l'efficacité. J'utilise le tracteur et les outils tractés quand c'est laborieux. J'essaie de trouver des solutions pour rendre le travail moins pénible et plus diversifié".

Son conjoint prend le relais à la maison. "On s'organisait déjà comme cela avant que je ne reprenne la ferme, précise Virginie. Il fait plus de tâches ménagères que moi, c'est évident. Mais je m'y colle aussi. En fait, c'est une organisation assez naturelle pour nous"


L'agricultrice rappelle que, d'ici dix ans, 50 % des agriculteurs seront à la retraite. "Il faudra donc trouver à les remplacer et compter sur les femmes pour le faire. Après tout, certaines périodes de l'Histoire ont montré qu'elles pouvaient s'occuper des champs quand les hommes étaient à la guerre".


En France, les femmes représentent aujourd'hui le tiers des agriculteurs bio. "Une étude de 2018 montre que très souvent, ce sont les femmes qui sont à l'initiative des conversions en bio, note Virginie Roussel. Le bio, c'est l'avenir pour sortir des pesticides. Les femmes l'ont compris. A elles maintenant de rejoindre les instances agricoles pour que cela essaime. On a besoin de femmes qui décident".

 

 

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